" La quatrième épouse " est un beau et pathétique roman paru aux éditions Casbah que nous livre L'auteur kaddour M'hamsadji. Le dernier livre de M'hamsadji fait suite à des thèmes abordés dans ses ouvrages précédents Le silence des cendres et dans Le rêve derrière soi, avec des thématiques chères à l'écrivain.. Dans cette trilogie, l'auteur relate la société algérienne en proie aux affres du colonialisme ainsi que l'émancipation de la femme et celle de l'homme. Dans une société agnatique traditionnelle, la femme se décline par la soumission et l'oppression, et dans une société en proie au colonialisme, l'homme n'est guère affranchi et spolié de son legs civilisationnel et culturel. Tous deux subissent l'injustice et toutes formes de répression. A travers la saga de Bakir Ghouzlani, l'instituteur de Sour El Ghouzlane , sur fond de la guerre pour l'indépendance du pays, Kaddour M'Hamsadji évoque l' idylle de son héros avec Christine Almodovar la fille d'un réfugié sévillan et petite-fille du colon raciste Georges Wilhem dont les ancêtres ont spolié les terres. Dans un contexte colonial répressif et oppressant, cette union réalisée à l'insu du grand- père mais avec l'accord du père, a suscité la fuite de Bakir et son enrôlement au maquis. La guerre d'Algérie qui se poursuit avec comme épilogue l'indépendance a fait que tous les pieds -noirs ont quitté le pays. Au maquis, Bakir se remarie avec le médecin Tasfhout qui meurt au cours d'une embuscade et Bakir blessé est envoyé comme instituteur à Ghardimaou. A son retour, il prend pour épouse Dhrifa, la sœur de son ami Arezki qui lui donne trois filles, Houria, Rouquia et Dounia. Elle meurt en couches et laisse une quatrième fille dénommée Siham. De nouveau, Bakir devenu Hadj convole en justes noces avec Safia. La nuit de son mariage, il meurt sur son tapis de prière ainsi que son frère Slimane avec qui il avait une ancienne brouille inhérente à l'héritage laisssé par leur père Hadj Youcef. La vie dans le maquis Cette histoire familiale avec un contexte de guerre remet en scène les relations tendues entre fratrie et entre hommes et femmes. D'une belle écriture empreinte d'informations, l'ouvrage nous renvoie à une période donnée avec un brin de nostalgie. Il évoque la ville d'Alger, la banlieue de Birkhadem ainsi que la vie dans le maquis où l'organisation primait. Ce roman qui fleure bon la nostalgie est à lire vivement pour mieux comprendre cette époque dure mais où la solidarité, l'entraide et la tolérance entre algériens étaient de mise. Il rappelle les méfaits de la colonisation et la bravoure des moudjahidine qui ont sacrifié leur vie pour la liberté et l'indépendance du pays. Il est à noter que Kaddour M'hamsadji, natif de Sour el Ghouzlane a suivi un cursus secondaire et universitaire ainsi qu'à l'école normale de Bouzaréah. Membre fondateur de la toute première union des écrivains algériens (en octobre 1963), il est secrétaire adjoint avec le président de cette union Jean Sénac. Chroniqueur, critique littéraire, l'auteur s'est essayé à tous les genres littéraires romans, nouvelles, essais, contes, et dans l'audiovisuel, films et feuilletons, émissions culturelles et théâtre. Il a son actif plus d'une vingtaine de livres dans les divers genres littéraires.