La Russie a élevé jeudi des objections à la décision de la Bulgarie de nommer la commissaire européenne Kristalina Georgieva comme sa candidate pour prendre en janvier la tête de l'ONU, selon des diplomates. La Russie, le Venezuela et la Malaisie, tous trois membres du Conseil de sécurité chargé de la sélection, ont critiqué le passage d'une lettre du gouvernement bulgare décrivant Mme Georgieva comme sa «seule et unique candidate». Ils ont réclamé des éclaircissements sur le fait qu'une autre candidate bulgare, Irina Bokova, restait en lice. Finalement, les clarifications nécessaires ont été fournies «et tout est réglé», a indiqué le président du Conseil, l'ambassadeur néo-zélandais Gerard Van Bohemen. Ce nouveau rebondissement augure cependant mal d'un soutien russe à sa candidature, ont estimé des diplomates. La Bulgarie a décidé mercredi de soutenir Kristalina Georgieva au détriment de sa compatriote Irina Bokova, patronne de l'Unesco. Mais celle-ci entend bien rester dans la course et rien ne l'oblige à se retirer. Mme Georgieva doit passer lundi une audition devant l'Assemblée générale, comme l'ont déjà fait les autres candidats. Le processus de sélection entrera mercredi dans une nouvelle phase cruciale, avec la possibilité désormais pour les grandes puissances membres du Conseil, dont la Russie, de bloquer un candidat en mettant leur veto. Les cinq tours de scrutin indicatifs ont tous été remportés par l'ancien Premier ministre portugais Antonio Guterres, avec une large avance sur ses huit concurrents. Mme Georgieva a l'avantage d'être une femme - huit hommes se sont succédé jusqu'ici à la tête de l'ONU - et originaire d'Europe de l'Est, seule région à ne pas encore avoir eu ce poste. Irina Bokova, classée seulement 6e au dernier scrutin, était réputée avoir le soutien de Moscou alors que sa compatriote est poussée par l'Allemagne.