La rencontre était grandiose C'est dans une salle archicomble que le FFS a célébré hier le 53ème anniversaire de sa création un certain 29 septembre 1963. L'évènement intervient dans une période particulière à maints égards. En effet, le Front des forces socialistes, célèbre ainsi son anniversaire en l'absence de Hocine Ait Ahmed, son leader et fondateur, décédé en décembre de l'année dernière. Deuxième particularité, ce grand parti célèbre son anniversaire dans une période difficile pour l'Algérie qui fait face à des dangers provenant particulièrement de l'extérieur. La situation à ses frontières est d'une instabilité extrême étant la proie de visées néo impérialistes. C'est donc dans ce climat instable à l'intérieur comme à l'extérieur que le plus vieux parti de l'opposition a tenu sa rencontre à la salle omnisports du 1er-Novembre. La rencontre a été grandiose à plusieurs égards. Elle l'a été grâce à la présence de militants de longue date et surtout rehaussée par la présence symbolique du dernier membre fondateur du parti, le moudjahid Lakhdar Bouragaâ. La présence d'anciens cadres était également remarquée à l'instar d'anciens premiers secrétaires comme Ali Laskri et Mohamed Nebbou. La rencontre a aussi été honorée de la présence de Mohand Ameziane Cherifi ainsi que l'homme que Si Lhocine appelait le sage, Dda Mohand Izouvache. La rencontre était grandiose aussi parce que des foules de militants que l'on a cru partis étaient venus remplir cette salle neuve du complexe sportif de la ville de Tizi Ouzou. Du côté des membres des différents organes du parti, c'était complet. Au summum de cette communion, les responsables et militants du parti n'ont pas omis de réserver le plus grand accueil, avec les honneurs, aux anciens militants de 1963. En fait, hier, l'ombre de Si Lhocine planait sur toute la salle archicomble.Sur l'estrade, le dernier des fondateurs du parti, le commandant Bouragaâ a rappelé que le destin du FFS est intimement lié à celui de l'Algérie. L'orateur dira également que ceux qui tentent de maintenir le FFS dans son coin en Kabylie se trompent lourdement car le parti est national. Pour ce moudjahid qui a travaillé de concert avec Si Lhocine dans les moments difficiles, tout ce qui se construit sur des fonds régionalistes s'effondrera tôt ou tard et avec lui ceux qui l'ont construit. Le premier fait à soulever est que le parti tient à sa dimension nationale. Preuve en est qu'hier à Tizi Ouzou, des militants de plusieurs fédérations sont venus. La parole leur a été d'ailleurs donnée en premier. Le représentant de la fédération de Tindouf, longuement applaudi, a été le premier à monter sur l'estrade suivi de la représentante de la fédération de la wilaya d'Oran. La parole a également été donnée aux représentants de Sétif et des wilayas de l'Est algérien qui a rappelé un fait que beaucoup ignorent. En effet, La carte de militant du FFS de Hocine Ait Ahmed a toujours été délivrée à Sétif précisément à Aït Ourtilane, circonscription dans laquelle il a eu son premier mandat de député. Pour clore, les interventions des représentants de fédérations, la parole a été donnée au représentant de Ghardaïa. Après avoir rappelé le rôle incontestable du FFS dans le retour du calme à cette wilaya qui a connu de tragiques incidents, l'orateur a rappelé la demande de sa fédération et du parti de l'ouverture d'une enquête sur les événements qui ont ensanglanté la wilaya. Il rappellera aussi que les militants du FFS font face à des campagnes de découragement qui se poursuivent encore. Avant-hier d'ailleurs, rappellera- t-il, un militant de la fédération de Ghardaïa a été arrêté alors que deux autres font face à des mandats d'amener. Aussi, c'est dans un climat euphorique que d'autres intervenants se sont succédé à l'instar du Dr Tamardataza qui a expliqué que le FFS est le prolongement naturel du Mouvement national avant de céder la parole au premier responsable de la fédération de Tizi Ouzou, Farid Bouaziz qui a exprimé sa joie de la réussite de la rencontre qui a vu une salle archicomble.L'assistance très nombreuse voit enfin arriver devant le micro, le nouveau premier secrétaire, Abdelmalek Bouchafa. L'orateur a tenu à rappeler, pour sa part, que le FFS restera à jamais un parti national. Avec une grande pédagogie, l'orateur énumérera les principes immuables du parti qui est le prolongement du Mouvement national. «Nous sommes ici pour donner un message à l'opinion publique que le FFS est toujours fidele à ses principes fondateurs» dira-t-il sous les applaudissements avant d'ajouter que ceux qui croient que le FFS est mort à la mort de Si Lhocine reçoivent, par cette grandiose rencontre, un fort message qu'ils se trompent lourdement. Le FFS restera éternellement fidèle aux principes qui ont animé la vie de Hocine Ait Ahmed consacrée entièrement à l'amour de l'Algérie et du peuple algérien. Tout en rappelant que son parti tient plus que jamais à son initiative du consensus national, Abdelmalek Bouchafa avertit des dangers qui guettent notre pays de l'intérieur comme de l'extérieur. Le front interne en ébullition à cause d'une loi de finances qu'il a qualifiée d'antinationale peut lâcher à tout moment face aux plans diaboliques qui se mettent en oeuvre sur le front externe avec l'instabilité qui est aux frontières. Dans le collimateur des forces néocoloniales qui ont détruit plusieurs pays depuis le début du printemps arabe en 2011, l'Algérie considère que le FFS est plus que jamais en besoin d'un consensus national qui réunit le plus de forces politiques qui ont une assise sur le terrain. Enfin, notons que depuis bien longtemps, l'activité politique n'a pas eu un aussi grand intérêt de la part des citoyens. Hier, le FFS a donc célébré son 53ème anniversaire dans une salle archicomble où l'euphorie était grande. La communion était également à l'ordre du jour avec la présence de plusieurs personnalités que les gens voient rarement. En fait, le FFS était vraiment dans son grand jour et surtout dans sa dimension nationale.