C'est la première fois depuis la reprise des hostilités entre tutelle et Pest, que le syndicat évoque cette éventualité. La Coordination nationale autonome des professeurs et enseignants du secondaire et technique, Cnapest, défie le ministère de l'Education et décide de recourir à des actions de protestation encore plus «radicales.» Hier, son vice- coordinateur, en l'occurrence M.Larbi Nouari, n'a pas écarté, en des termes à peine voilés, la possibilité de recourir au boycott des examens du baccalauréat: «Si nous optons pour une telle mesure, aucune partie n'aura les moyens de nous stopper», affirme t-il dans une conférence de presse tenue au siège du Snommar. Ce syndicat a pourtant promis auparavant «d'épargner les élèves» dans cette crise. Pourquoi ce changement de stratégie? S'agit-il d'un moyen de pression pour amener la tutelle à dialoguer? En fait, il est à préciser que c'est la première fois depuis la reprise des hostilités entre tutelle et Pest, que le syndicat évoque cette éventualité: «Il est temps de se pencher sérieusement sur la question de l'organisation des examens du baccalauréat», lit-on dans le communiqué final du Conseil national, réuni jeudi, en session ordinaire à Alger. Le même document, qui notons-le sera transmis pour débat à la base, évoque une série de formes de protestation. L'on citera entre autres, le recours à la grève cyclique de trois jours par semaine mais aussi le boycott des examens du troisième trimestre, des conférences et des journées d'étude. Par ailleurs , la coordination maintient l'option déjà prise ayant trait à la rétention des notes des examens et déclare le 1er mai, une journée de deuil pour l'ensemble des travailleurs de l'éducation. Le conférencier a montré du doigt les deux départements de l'éducation et du travail, lesquels «persistent, de son avis, à entretenir cette situation de crise» en saisissant la justice. «On ne nous fera pas fléchir en recourant à l'appareil judiciaire» Mieux, lance t-il, «dorénavant les mouvements de grève seront maintenus même si la justice tranche contre nous». Etayant son point de vue, M.Nouari précise que le département de M.Boubekeur Benbouzid a déféré en justice des personnes physiques et non pas le syndicat sous le fallacieux prétexte qu'on «n'a pas d'existence». Le Cnapest réitère sa disponibilité d'oeuvrer pour un dialogue «sérieux» avec la tutelle. Mettant par là même en garde contre le maintien de la situation actuelle qui de son avis, ne fera qu'aggraver les choses et renforcer «la détermination des enseignants du secondaire et technique d'arracher par tous les moyens nos droits piétinés». Le département de M.Tayeb Louh n'a pas échappé aux critiques. Le Cnapest invite dans ce sens tous les Pest à envoyer des lettres à titre personnel au ministre du Travail «pour prouver notre représentativité dans ce milieu» «L'on ne comprend toujours pas pourquoi le ministère refuse de nous délivrer le récépissé d'enregistrement qui nous permettra d'activer dans le cadre des lois de la République». Apparemment déterminé à aller jusqu'au bout de sa mobilisation, le Cnapest réunira son Conseil national le 29 mars pour arrêter définitivement son plan de riposte.