En difficulté dans sa campagne électorale, le candidat républicain, Donald Trump, s'emporte contre tous et tout En grande difficulté, Donald Trump a de nouveau agité le spectre d'une élection truquée au bénéfice de sa rivale Hillary Clinton, dénonçant l'attitude des médias, mais exprimant aussi des soupçons sur le déroulement du vote lui-même. Le dernier sondage national NBC/WSJ donne une avance de 11 points à l'ancienne secrétaire d'Etat face à l'homme d'affaires dans la course à la Maison-Blanche (48% contre 37%). Un autre sondage, ABC/ Washington Post, la place aussi en tête mais avec une avance moins marquée (47% contre 43%). «J'ai perdu un grand nombre d'électrices sur la base d'événements qui n'ont jamais eu lieu. Les médias truquent les élections!», a lancé dimanche sur Twitter le candidat républicain, mis en cause par une dizaine de femmes pour agression ou harcèlement sexuel. Au moment où nombre d'élus des deux bords s'inquiètent de l'impact des propos de l'imprévisible candidat, souvent tenus devant des foules électrisées, son colistier Mike Pence s'est employé à calmer le jeu. «Nous accepterons bien sûr le résultat des élections», a-t-il déclaré sur NBC, assurant que le milliardaire dénonçait avant tout le «soutien monolithique» des grands médias en faveur de la candidate démocrate. Mais preuve des tensions qui traversent son équipe, Donald Trump se faisait encore plus explicite quelques heures plus tard: la question de la validité de l'élection à venir se pose aussi «dans de nombreux bureaux de vote», lançait-il, sans fournir d'éléments concrets à l'appui de ses propos. Samedi soir, le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, avait fait clairement entendre sa différence. «Notre démocratie est basée sur la confiance dans le résultat des élections et (Paul Ryan) est absolument convaincu que les Etats conduiront cette élection avec intégrité», avait indiqué sa porte-parole AshLee Strong. M. Trump lui a sèchement répondu sur Twitter: «Les démocrates ont une machine électorale corrompue qui pousse Hillary-la-crapule. Nous, nous avons Paul Ryan qui combat le candidat républicain!». Il a ajouté: «Paul Ryan, un homme qui ne sait pas gagner (y compris sa tentative ratée d'obtenir l'investiture il y a quatre ans), devrait plutôt se concentrer sur le budget, notre force militaire, les vétérans de l'armée, etc». Autre source d'inquiétude pour Donald Trump, le «CBS battleground tracker», qui se penche sur le rapport de force dans une douzaine d'Etats clés, relève un changement marqué du vote des femmes qui donne une forte impulsion à la candidate avec désormais une avance de six points. Selon cette étude, 70% des électeurs américains ne pensent pas que M.Trump respecte les femmes. Aux abois, le candidat du Grand Old Party se montre de plus en plus agressif, tandis que sa rivale démocrate Hillary Clinton garde le silence et engrange des points précieux à l'approche du troisième et dernier débat qui aura lieu mercredi soir à Las Vegas. C'est devenu l'une des répliques favorites de l'émission satirique «Saturday Night Live»: après une énième tirade enflammée du «Donald» (incarné par Alec Baldwin), le commentateur se tourne vers «Hillary» (Kate McKinnon): «Avez-vous quelque chose à ajouter?» «Non», répond cette dernière dans un immense sourire, trop heureuse de capitaliser sur les excès de son adversaire. Pour Hillary Clinton, qui n'a pas dit un mot ce week-end et n'a aucun événement annoncé sur les trois jours à venir, le calcul est bien sûr de laisser M. Trump s'empê-trer tout seul au milieu d'une cascade d'accusations. Mais celle qui espère devenir la première femme présidente de l'histoire des Etats-Unis sait aussi que les frasques sexuelles passées de son mari Bill Clinton, que le camp Trump s'emploie à mettre en avant, limitent sa marge de manoeuvre. Si Michelle Obama s'est dite «glacée jusqu'à la moelle» par l'attitude «effrayante» de M.Trump envers les femmes, Hillary Clinton s'est montrée beaucoup plus évasive sur ce thème. Dimanche, un engin incendiaire a entièrement détruit un local du parti républicain en Caroline du Nord. Donald Trump a accusé «les animaux représentant Hillary Clinton et les démocrates en Caroline du Nord» d'avoir commis cet incendie «parce que nous allons gagner». Hillary Clinton a dénoncé un acte «terrifiant et inacceptable».