L'objectif reste pour l'Algérie de s'affirmer comme une puissance militaire régionale apte à se saisir de missions de maintien de la paix. La Snmg-2, groupe naval de l'Otan, accostera à la baie d'Alger le 18 mars, pour une visite de coopération qui durera quatre jours. La flottille de l'Otan, de la «Nato Response Force» (NRF) sera dirigée par le commodore Ioannis Karaïskos, de la marine grecque et organisera avec la marine algérienne des exercice tactiques. Après Barcelone, Toulon, Souda, Aksaz et Toronto, Alger sera la sixième escale de la flottille de l'Otan, la Snmg-2, depuis le début de l'année, et sera constitué de plusieurs frégates, dont l'italienne ITS Scirocco, l'américaine USS Taylor, la grecque HS Themistoklis, la néerlandaise Van Amstel, l'espagnole SPS Canarias, et SPS Patinos, l'allemande FGS Emden et la turque TCG Gemlik. C'est, en fait, une des plus importantes flottilles qui ait accosté au port d'Alger depuis le début des échanges militaires, en 2000. Une conférence de presse sera organisée pour les journalistes le 18 mars, à bord de la frégate turque «HS Themistoklis», selon une communication de la NRF. L'intense programme auquel participe Alger avec les forces multinationales, tend entre autres objectifs, à intensifier le programme opérationnel commun où les exercices tactiques, militaires et de combat occupent une large place, à maximaliser la sécurité maritime en mer Méditerranée et à identifier, et, éventuellement, poursuivre et arrêter des cibles terroristes. Par le biais de ces exercices, la marine algérienne cherche évidemment à perfectionner ses capacités militaires et opérationnelles, à mettre ses officiers au niveau de celui des forces multinationales et - surtout - à s'affirmer comme une force militaire apte à se saisir de missions humanitaires et de maintien de la paix dans la Méditerranée, sous l'égide de l'Otan. Cette aspiration de l'ANP, d'être une force militaire régionale sur laquelle, on peut compter, s'est déjà vérifiée au plan intérieur, avec des missions humanitaires intenses opérées par les unités de l'ANP, lors de grands cataclysmes naturels : inondations de Bab El-Oued de novembre 2001, le tremblement de terre de Boumerdès de mai 2003 et la vague de froid du Nord algérien de janvier 2005. Dans toutes ces missions, l'ANP avait donné l'impression d'une institution engagée dans de nouvelles perspectives, tout en se désengageant définitivement de la vie politique. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les Etats-Unis accordent un intérêt croissant à la Méditerranée, passage hautement fréquenté vers New York. D'où peut-être la volonté de faire jouer à l'Algérie un rôle de «bouclier», rôle qui, en fait, satisfera tout le monde.