C'est à l'Ugta qu' est dévolue cette tâche La suppression de la retraite anticipée, est de l'avis du gouvernement, la seule solution qui pourrait sauver le système de retraite en Algérie. La liste des métiers pénibles qui ne seront pas concernés par la suppression de la retraite anticipée sera bientôt arrêtée. La commission chargée par l'Union générale des travailleurs algériens(Ugta) de définir les critères de ces métiers, avance très bien dans son travail, a indiqué jeudi dernier Mohamed-Lakhdar Badreddine, conseiller auprès du secrétaire général de l'Ugta. La commission est «en phase de définition du critère médical et scientifique», a-t-il précisé. Pour rappel, la commission, qui compte une trentaine de membres représentant les différentes fédérations, compte parmi ses membres plusieurs médecins et médecins spécialistes. C'est à ces derniers que la tâche de définir ces critères a été confiée. Pour ce faire, les médecins de la commission sont en train, indique le représentant de la Centrale syndicale, «d'effectuer des visites sur les lieux de travail pour s'assurer des postes définis à haute pénibilité». La tâche qu'ils effectuent, selon le même responsable, n'est pas de tout repos. «Il s'agit d'un travail laborieux», a-t-il affirmé. L'Ugta, rappelons-le, a été désignée par le gouvernement pour s'occuper de cette tâche lors de la dernière tripartite tenue le 5 juin dernier. Le but recherché de la définition de cette liste, est l'élaboration d'un décret exécutif définissant les critères des métiers qui seront concernés par la suppression de la retraite anticipée et sans condition d'âge. La suppression de ladite loi, de l'avis du gouvernement, corrigera une faute grave ayant causé pendant de longues années un grand préjudice financier pour le Trésor public. Particulièrement ces dernières années, suite à la baisse du prix du baril de pétrole qui reste la principale source de financement de la Caisse nationale des retraites(CNR). Cette loi, conçue comme étant la seule solution qui pourrait sauver le système de retraite, a soulevé un large mouvement de protestation auprès des travailleurs de plusieurs secteurs. Pour riposter à l'application de cette loi, les représentants de plusieurs syndicats issus de nombreux secteurs ont décidé de se regrouper en un seul syndicat, à savoir l'intersyndicale. Deux actions ont été initiées par cette dernière. Il s'agit de la grève de deux jours observée les 17 et 18 octobre dernier, renouvelée les 24 et 25 du même mois. Ce mouvement a suscité une forte adhésion auprès des employés des secteurs adhérents... Dans la plate-forme de revendications, l'intersyndicale, qui dénonce l'exclusion des syndicats autonomes dans l'élaboration de cette loi, revendique la suppression pure et simple de ce projet de loi dont l'entrée en vigueur est attendue dès janvier de l'année 2017. Selon le dernier communiqué de l'intersyndicale, la loi en question va consacrer l'esclavagisme et remettre en cause les acquis des travailleurs, arrachés de haute lutte. «Il est irrationnel de priver un travailleur de son droit d'aller se reposer après tant d'années de labeur. Supprimer le départ à la retraite sans condition d'âge, est un appel déguisé aux citoyens à ne pas chercher à embrasser la vie active très jeune. En termes clairs, c'est un appel à la paresse et à la dépendance», pouvait-on lire. Le gouvernement, qui a tenté de répondre à plusieurs reprises aux propos de l'intersyndicale via le ministre du Travail, a mis en avant plusieurs arguments, entre autres, le maintien de départ à la retraite anticipée aux travailleurs des métiers pénibles, la possibilité de départ à la retraite à partir de 55 ans pour la femme, à sa demande. Les assurances du gouvernement n'ont pas convaincu grand monde. Dailleurs, l'intersyndicale compte radicaliser son mouvement, et ce, jusqu'à ce que le gouvernement revienne sur cette loi.