Les employés dans des postes de travail pénibles, intéressés par la retraite anticipée, devront encore patienter, le temps que la liste des "métiers à haute pénibilité" soit établie. Selon l'UGTA, la commission sur les métiers à haute pénibilité, installée récemment, est en phase de définir "le critère médical et scientifique" de ces emplois. L'annonce a été faite, jeudi, par Mohamed-Lakhdar Badreddine, conseiller auprès du secrétaire général de l'UGTA. Par ailleurs, M. Badreddine a rappelé qu'outre la trentaine de représentants des fédérations de l'UGTA, "le travail laborieux" de ladite commission est confié à des médecins et des experts, pour entreprendre les visites sur les lieux de travail et "se rassurer des postes définis à haute pénibilité", et pour rassembler les propositions liées aux métiers à haute pénibilité. La question sur les métiers très pénibles a été relancée à la suite de la dernière tripartite gouvernement-UGTA-patronat, qui s'est tenue le 5 juin dernier. Mettant en avant la préservation du système de retraite et le maintien de sa pérennité pour les générations à venir, le gouvernement avait alors mis sur le tapis un projet de réforme portant sur le retour à la retraite à l'âge de 60 ans. Dans ce cadre, signalons que le projet de loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi 83-12 du 2 juillet 1983 sur la retraite prévoit essentiellement 5 grandes mesures, dont notamment le maintien de l'âge minimum de la retraite à 60 ans et celui de la possibilité de départ à la retraite de la femme travailleuse à sa demande, dès 55 ans. À cela viennent se greffer les travailleurs exerçant dans des postes de travail à haute pénibilité, lesquels pourront bénéficier de la retraite avant l'âge de 60 ans. C'est donc à ce niveau qu'intervient la Centrale syndicale UGTA. En effet, dès juillet 2016, une correspondance avait été envoyée par le syndicat à l'ensemble de ses fédérations, leur demandant de "participer au travail d'élaboration d'une liste des métiers jugés très pénibles", afin de permettre aux travailleurs concernés de "bénéficier d'une retraite anticipée". Sortant de son mutisme, le secrétaire général de la Fédération textiles et cuirs, Amar Takjout, avait fait part des "difficultés" rencontrées dans l'élaboration de cette liste, en l'absence de critères et de données complètes et correctes. M. Takjout avait, en outre, avoué que le traitement de ce dossier exigeait "un travail de réflexion et d'analyse". "Nous avons besoin de faire une analyse profonde de chaque poste de travail et les différentes sortes de pénibilités y afférentes. Car outre la pénibilité physique, le travail peut aussi être contesté en raison de la pénibilité morale", avait-il expliqué, non sans suggérer l'association de spécialistes du monde du travail, pour parvenir enfin à une meilleure connaissance de la problématique et surtout à la définition "du taux de pénibilité" de chaque métier. Une fois la liste des métiers pénibles établie par la commission de l'UGTA, l'opération sera complétée par la promulgation d'un décret exécutif définissant les différents postes de travail concernés. Hafida Ameyar