S'il ne change pas sa manière de jouer, il prendra la direction de la D2. C'est une lente et inexorable régression que connaît en ce moment le Chabab de Belouizdad. A huit journées de la fin de la compétition de la division 1, il est peut-être en dehors de la zone des relégables mais les 3 équipes qui occupent actuellement la dernière position du classement général, n'ont que trois points de retard sur lui. Ajoutons à cela que deux de ces formations ont un match en moins que lui et peuvent espérer le rejoindre. En outre, les deux équipes qui le suivent au classement, postées à deux longueurs de lui, à savoir le MCO et le GCM ont deux matches en retard. C'est dire que la situation du CRB est extrêmement préoccupante et la menace de descente pèse plus que jamais sur sa tête. Le drame, pour ce club, c'est qu'il ne donne pas l'impression de pouvoir se sortir d'affaire. On l'avait vu peiner extrêmement pour s'offrir un match nul qu'il ne méritait pas face à un OMR qui l'avait copieusement dominé. Jeudi dernier, il a récidivé en traînant sa peine et sa médiocrité face à une USMA qui n'a vraiment pas eu besoin de s'employer à fond pour remporter un succès déjà large par le 3 à 0 qui l'a sanctionné mais qui aurait pu prendre plus d'ampleur si les Rouge et Noir s'étaient montrés un peu plus réalistes. La prochaine sortie du Chabab sera, également, un derby face à un NAHD qui est, en quelque sorte, sa bête noire et devant lequel il garde le mauvais souvenir d'un 3 à 0 encaissé au match aller. Comme quoi le CRB n'en a peut-être pas fini de manger son pain noir pour rester dans l'objectif de ceux qui veulent le doubler et le reléguer dans la zone que tout le monde cherche à éviter. L'exemple du Chabab est à méditer. Voilà un club qui, il n'y a pas quatre ans, fêtait son deuxième titre de suite de champion d'Algérie. En fait, le début de sa régression avait débuté au lendemain de son premier titre, c'est-à-dire lorsque son président Djillali Selmi avait quitté la scène pour être remplacé par Mohamed Lefkir. Celui-ci avait, certes, mené le CRB vers un second couronnement de suite mais il convient de préciser qu'il n'avait fait que gérer une mécanique bien huilée que lui avait léguée Selmi. Nous ne dirons pas que ce dernier était un président hors pair et que sa gestion ne souffrait aucune contestation mais il avait un énorme avantage sur Lefkir : il avait été un très grand joueur et même un authentique international. Quand on a fréquenté les vestiaires des stades, quant on s'est dépensé sans compter sur des terrains, on apprend comment vit un groupe. On apprend surtout la manière de juger la mentalité de tel ou tel autre. Selmi, en tant qu'ancien athlète, savait comment prendre un joueur et lui expliquer les difficultés financières que traverse le club. Car, avec des moyens nettement inférieurs à ceux de Lefkir, il a su former une équipe et la mener vers le titre de champion d'Algérie. Par ailleurs, et cela est extrêmement important, Selmi avait su se montrer solidaire de son entraîneur Mourad Abdelouhab même quand l'équipe ne tournait pas. La stabilité du staff technique conjuguée à celle de l'effectif avait contribué à mener le CRB au sommet de la hiérarchie du football algérien. L'or qu'on lui avait remis a été transformé en un plomb le plus vil par Lefkir. Qu'on le veuille ou non, c'est lui qui a été à l'origine du départ des meilleurs éléments du club. On ne perd pas Badji, Mezouar, Bounekdja, Selmi, Talis, Settara, Boudjakdji et Zazou sans en payer les frais sur le plan sportif. Il a également été la cause de multiples bouleversements au sein du staff technique, puisque le CRB passe pour être l'un des clubs à avoir «bouffé» le plus d'entraîneurs en moins de 3 saisons. Avec de tels procédés, le Chabab ne pouvait pas échapper à l'effondrement. Même sa politique de rajeunissement n'a pas porté ses fruits. Après avoir, un moment, fait illusion, il a vite intégré la spirale des échecs. Aujourd'hui, il est confronté à une sérieuse menace qui lui impose de réagir sans quoi, la saison prochaine, il émargera parmi les clubs de la division 2. Il devra, et cela est impératif, négocier positivement tous ses rendez-vous à domicile mais s'il persiste à évoluer d'une manière aussi amorphe que face à l'OMR et à l'USMA, on ne plaidera pas en sa faveur. Pour ce qui est de l'extérieur, il aura 4 matches dont deux derbys, l'un face au NAHD, l'autre face au MCA. Les deux autres le verront rendre visite à la JSK et au CSC. On constate, de ce fait, que le Chabab est devant un mur assez haut qu'il devra sauter par ses propres moyens. S'il revoit sa manière de jouer, il faut espérer sauver la mise. Par contre, si rien de nouveau dans son jeu n'est décelé, alors là, les supporters des Rouge et Blanc devront dès lors s'intéresser aux futurs déplacements de leur équipe en division 2.