D'emblée, les objectifs que s'assigne la Commission nationale pour l'amnistie générale (Cnag) s'inspirent essentiellement dans leur ensemble de la notion de pardon. Ces mêmes objectifs sont ceux-là mêmes qui constituent la plate-forme de la Cnag, réunissant une quinzaine de principes autour desquels les militants de cette commission s'échinent actuellement à sensibiliser les Algériens à l'intérieur et à l'extérieur du pays. De manière globale, la plate-forme de la Cnag, rédigée par ses membres le 2 décembre 2004 et pour laquelle le Dr Serraï nous a réunis, hier, en exclusivité, vise à faire de l'Algérie « une terre de tolérance », une nation où le citoyen pourrait se réconcilier avec son histoire via «l'enterrement» des dérives d'un passé sombre et violent. Ainsi, les 15 principes de la plate-forme de la Cnag sont axés, entre autres, sur la nécessaire réhabilitation des «symboles nationaux» et des personnalités historiques, l'abandon des poursuites judiciaires et l'annulation des sentences déjà prononcées à l'égard de ceux impliqués dans ce que l'on désigne communément en termes de «tragédie nationale». Aussi, la plate-forme de la Cnag a trait dans son contenu à la nécessité de reconsidérer les victimes de la tragédie nationale, notamment à travers le règlement des contentieux fiscaux et économiques. Offrir une chance à ceux qui ont rejoint le maquis de déposer leurs armes et de réintégrer la société dans le respect des lois de la République, c'est là également l'un des principes inscrits dans la plate-forme de la Cnag. Ce même document incite, en outre, à la réunion des conditions aptes à replacer le pays dans une dynamique démocratique et moderniste où le concept de l'exclusion sera à jamais banni des esprits. Lesquelles conditions susceptibles, mentionne-t-on dans la plate-forme de la Cnag, d'accroître la cadence du développement de l'Algérie dans le cadre du respect de la «volonté collective» et des règles de gestion des entreprises.