Le président du MSP Une sorte de consensus qui aboutira à la constitution d'un «gouvernement d'unité nationale», qui préparera la transition politique et économique. Interrogé sur la participation de sa formation aux prochaines élections, le président du MSP, Abderrezak Makri, a estimé hier lors de sa conférence de presse tenue au siège du parti à Alger, que «son parti n'avait rien à perdre». «Dans tous les cas, nous sommes gagnants», a-t-il dit. Il a rappelé que même si les 14 élections auxquelles son parti avait pris part par le passé étaient toutes truquées, la participation lui a permis de continuer d'exister dans le paysage politique, en maintenant sa position au-devant de la scène malgré la fraude». «En cas de fraude généralisée, le pouvoir qui fera face à une situation de troubles périlleux, en paiera seul les pots cassés et sera le seul perdant», a-t-il estimé. «Contrairement à ce qui se dit et écrit, le boycott permettra encore au pouvoir de s'imposer comme force dominante et omnisciente dans la recherche de sortie de crise», a-t-il appuyé. «Cette stratégie faite de résistance et de patience politique n'est pas propre à la classe politique algérienne car des expériences similaires dans d'autres pays qui ont vécu des dictatures pires que celle qu'on est en train de subir en Algérie, ont démontré qu'elle est payante», prévoit-il. Nous allons tenter de mobiliser les Algériens pour qu'ils aillent voter en masse en faveur des partis qui ne sont pas impliqués dans la corruption lors des scrutins prochains. Dans le cas d'un fort taux d'abstention, les élections aboutiront à la même configuration politique. Or, les partis de l'opposition, dont fait partie le MSP, ont besoin d'élargir leur électorat pour imposer le changement», a indiqué Makri, en ajoutant que «Dieu soit loué que sa formation dispose d'un réservoir électoral confortable qui a mis sa formation à l'abri d'un camouflet électoraliste». «A travers sa participation, le peuple sera partie prenante de la solution à la crise multidimensionnelle qui secoue le pays», d'après Makri. Le MSP s'est préparé à toutes les éventualités et scénarios possibles. «Si le régime truque les résultats des législatives, en confisquant la volonté populaire, le MSP sortira son plan B, lequel consiste à encadrer et canaliser les manifestations et troubles sociaux qui ne manqueraient pas de se produire en 2017 ou 2018 si le pouvoir s'entête à poursuivre sa trajectoire et à rééditer ses pratiques», dixit Abderrezak Makri. «Sans la présence de réelles forces politiques à ses côtés pour canaliser sa colère sourde vers l'exigence d'un changement politique pacifique et négocié, le peuple algérien, déjà en furie contre l'injustice sociale qui découle de la loi de finances 2017 qui pénalise la majorité des Algériens, sera incontrôlable et le risque de provoquer un chaos total n'est pas écarté», a-t-il prévenu. Toutefois en cas de respect de l'intégrité, de la légitimité et de la transparence du scrutin des législatives d'avril 2017, qui permettra de définir le poids de chaque parti, le MSP propose «une trêve politique», une sorte de consensus qui aboutira à la constitution d'un «gouvernement d'unité nationale», qui se chargera de préparer une transition politique et économique avec le soutien agissant des groupes parlementaires issus des forces politiques qui émergeront des élections législatives propres, crédibles et honnêtes», a-t-il expliqué. Ces forces s'engageront à la fois de soutenir le gouvernement et de se départir de toute visée de domination du pouvoir», a-t-il dit. «Cette trêve épargnera toute sorte de pressions au futur gouvernement composé de différentes forces politiques et compétences nationales», a-t-il poursuivi. Le patron du MSP a nié le changement de ton dans les discours des leaders des partis de l'opposition, observé dernièrement. Concernant sa réaction sur sa page Facebook aux propos du Premier ministre, Abdelmalek Sellal au sujet de l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis, Makri qui a prévenu contre une transition vers un pouvoir détenu par les hommes d'affaires, a souligné que «le MSP n'a de problème avec personne». «Mais le MSP n' acceptera jamais que l' Algérie soit dirigée par des hommes d'affaires de façon illégitime», a lancé Abderrezak Makri, en ajoutant que «l'ascension d'une poignée d'hommes d'affaires en Algérie au nombre de cinq ou six a été rendue possible par des commandes publiques et l'accès sans limite aux ressources des institutions financières publiques algériennes».