Tout en annonçant la participation de son Mouvement aux prochaines législatives, M. Makri a adressé un message sibyllin, mais cinglant à son rival au sein du MSP, Abou Djerra Soltani, et à ceux qui pourraient l'agiter de l'extérieur. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) participera aux élections législatives du printemps 2017, et fait porter "au pouvoir seul", indépendamment de toutes les structures récemment mises en place, la responsabilité d'un scrutin transparent. "La transparence des élections est d'abord une volonté politique", a déclaré le président du MSP, Abderrezak Makri, hier, à Alger, à l'issue d'une conférence de presse qui clôturait les deux jours qu'a duré la réunion du majlis echoura. Et la décision de s'engager dans les prochaines échéances électorales a été "mûrement réfléchie", soutient M. Makri, citant des consultations que le MSP avait menées, dans ce sens, avec des partis politiques et des personnalités nationales. "Nous avons observé que l'orientation de tous allait vers une participation au prochain scrutin et que c'était la seule opportunité qui s'offrait, en ce moment, à la classe politique nationale. Il serait inadmissible pour toute formation politique respectable de laisser passer une telle opportunité et se jeter dans un vide politique, une situation qui profiterait aux partisans de la fraude et de la corruption", a-t-il indiqué. Le président du MSP considère aussi qu'en matière de "combat politique", aucune solution autre que celle d'aller aux législatives du printemps 2017 ne se présentait à son parti, tout comme à l'opposition dans son ensemble. "L'Algérie ne ressemble pas à ces autres pays d'Europe de l'Est ou encore d'Amérique latine dont les partis politiques sortent s'exprimer dans la rue lorsque leur voix devient inaudible au Parlement. Chez nous, sortir dans la rue et impliquer le peuple est synonyme de troubles. Et par responsabilité politique, le MSP ne peut pas choisir un moyen qui mettrait la nation en péril. C'est pour cela que nous espérons voir les prochaines échéances électorales se dérouler dans un cadre transparent (...) Dans le cas contraire, nous serons là pour guider et encadrer la combativité du peuple, sans violence ni effusion de sang", ajoute-t-il. Si Makri ne ferme pas la porte à une participation du MSP dans le prochain gouvernement, il pose, néanmoins, des conditions : "S'il y a des élections transparentes et si nous réussissons à réaliser un bon score, le MSP travaillera pour un gouvernement d'union nationale (...)", mais, prévient-il, il n'est plus question que le MSP participe à un gouvernement pour de la figuration. Là, le message est adressé à son rival au sein du MSP, Abou Djerra Soltani, mais aussi à ceux qui pourraient l'agiter de l'extérieur du parti : "Le temps où le pouvoir utilisait le Mouvement pour l'exposer dans une façade dite démocratique est révolu." Et comme pour prendre à témoin la nombreuse assistance, il demandera aux membres du conseil consultatif du parti d'appuyer son propos. Ce qui fut fait. Et sur le chapitre de l'engagement du MSP dans des initiatives, telles que celles de la CLTD et de l'Icso, Abderrezak Makri ne s'est pas empêché d'en rajouter une couche. "Je préfère travailler avec une partie qui est d'une idéologie différente que la mienne, mais qui a pour intérêt le bien et la stabilité du pays, plutôt que de travailler avec une partie qui partage la même doctrine que la mienne, mais qui risque de mettre en péril l'Algérie", lance-t-il. Mehdi Mehenni