Le 17e sommet arabe s'est achevé hier par une «déclaration d'Alger» qui énonce une série de décisions tendant à moderniser la Ligue arabe. La «Déclaration d'Alger» rendue publique hier, après la clôture du 17e Sommet arabe, résume l'ensemble des points examinés à Alger qui ont donné lieu à un accord interarabe. Se félicitant du succès de la rencontre d'Alger, les souverains et chefs d'Etat présents à Alger remercient le président de la République pour la réussite de ce sommet dont il a été la cheville ouvrière. Auparavant, dans son allocution de clôture, le président Bouteflika fera le bilan des travaux de la 17e session du Sommet arabe, indiquant en substance: «Je suis certain d'exprimer votre sentiment à tous en disant ma satisfaction pour les résultats auxquels nous sommes parvenus et pour l'élan que nous avons ainsi imprimé à la dynamique de réconciliation interarabe, au processus d'intégration politique et économique de notre région, de même qu'au renforcement de notre cohésion face aux défis de la paix, de la sécurité, du développement et du progrès qui sont d'importance vitale pour le devenir de la nation arabe.» Aussi, le chef de l'Etat ne manqua pas de relever que «c'est grâce à notre adhésion unanime à une démarche résolument tournée vers l'avenir que nous avons enregistré des avancées notables sur la voie de la réhabilitation et du renforcement de l'action arabe commune. La Déclaration d'Alger (ou communiqué) de même que les résolutions et décisions que nous avons adoptées balisent le chemin de la refondation de l'action arabe commune conformément aux voeux de nos peuples». Expliquant le succès du Sommet arabe, le président de la République affirme: «Notre Sommet à Alger couronne les efforts que nous avons déployés tous ensemble et il répond à notre engagement commun. Il aura été un moment exceptionnel consacrant notre vision rénovée de l'évolution de nos sociétés et des relations interarabes, de même que de notre place sur la scène internationale, de la société civile dans les activités de la Ligue et ses institutions». De fait, faisant le constat de la nouvelle donne internationale, le président Bouteflika met en exergue la «stratégie de la famille» en indiquant: «Je ne saurais omettre de mentionner notre accord sur la Stratégie de la Famille, dont les principes sont de nature à favoriser notre adaptation aux nouvelles réalités mondiales tout en protégeant notre identité et nos valeurs.» La Déclaration d'Alger, clôturant le Sommet arabe, permet aux souverains et chefs d'Etat arabes de faire le constat des retards qui pénalisent l'organisation panarabe, voulant travailler à les résorber, indique qu'ils sont décidés à «la poursuite des efforts tendant à développer et à moderniser la Ligue des Etats arabes, dynamiser ses mécanismes en vue de s'adapter aux évolutions mondiales accélérées, poursuivre l'édification d'une société arabe complémentaire de par ses ressources et potentialités, la réalisation du développement global durable, et permettre à la Ligue arabe et à l'ensemble de ses instances et structures de développer les méthodes de travail, promouvoir ses performances et assumer les exigences et les aspirations des peuples arabes à une plus grande interdépendance des intérêts et à l'adaptation aux développements sur les scènes arabe et internationale». Aussi les souverains et chefs d'Etat arabes se sont-ils félicités des «pas franchis dans la réforme de l'organisation arabe», mettant l'accent particulièrement sur «la création d'un Parlement transitoire, la mise en place d'une instance de suivi de l'application des décisions, l'amendement du mode de vote et l'implication de la société civile dans les activités de la Ligue et de ses institutions». Dans un autre contexte, la Déclaration d'Alger, revient sur le volet qui a suscité le débat durant les deux journées du Sommet arabe ayant trait à la restauration de la paix au Moyen-Orient, et à la réactivation de l'Initiative de Beyrouth, qui a fait l'objet d'un consensus au sein des dirigeants arabes qui, à ce titre, ont réitéré «la nécessité de réactiver l'initiative de paix issue du Sommet de Beyrouth en 2002 et leur attachement à la légalité internationale et à la Déclaration de Madrid fondée sur les principes de «la terre contre la paix». Dans ce contexte, les dirigeants arabes ont réaffirmé «que la paix au Proche-Orient ne peut se réaliser que par un retrait total et définitif d'Israël de tous les territoires arabes occupés, l'instauration d'un Etat palestinien avec Jérusalem pour capitale et le règlement de la question des réfugiés palestiniens conformément à la résolution 194 de l'ONU de 1948». Les dirigeants arabes ont dans la déclaration d'Alger exprimé enfin «leur solidarité totale avec la Syrie et condamné les sanctions contre ce pays appelant à la nécessité de privilégier le dialogue et la concertation pour résoudre les conflits entre pays» et relèvent le fait de la «consécration du principe affirmant que le processus de paix est un tout indivisible et que la paix juste et globale à laquelle aspirent les peuples de la région ne saurait se réaliser sans le recouvrement de tous les droits arabes, sans exception aucune». Revenant d'autre part sur un sujet qui préoccupe l'ensemble de la communauté internationale, le terrorisme et ses diverses ramifications, les souverains et chefs d'Etat arabes ont «condamné le terrorisme sous toutes ses formes, appelé à la tenue d'une conférence internationale sous l'égide de l'ONU et la mise en place d'une définition claire du terrorisme sans pour autant faire d'amalgame entre ce dernier et le droit des peuples de lutter contre le colonialisme».