La dissolution devenant une réalité, et mis devant le fait accompli, le MDS a décidé d'engager un débat sérieux pour définir les orientations du parti. Le Mouvement démocratique et social MDS lance un débat sur les élections partielles. Ce parti qui a boycotté tous les rendez-vous électoraux depuis 1991, a décidé de sortir de sa tanière pour s'impliquer davantage dans les questions qui animent la scène nationale. Cet après-midi, la Fédération d'Alger organise une rencontre au siège du parti sur le thème: «Elections partielles, quels éléments d'appréciation de la situation politique et quelle position prendre?» Ce parti qui a choisi d'adopter jusqu'ici un discours exclusivement opposant à toute initiative émanant du pouvoir, songe sérieusement et paradoxalement à prendre part à des élections des plus controversées sur les deux plans politique et juridique, même si de l'avis de son secrétaire général par intérim, M.Hocine Ali, «rien n'est encore tranché». En effet, contacté par nos soins, ce dernier reconnaît que «le recours à la dissolution des assemblées élues est illégale», mais le parti, comme toutes les formations politiques, a la nette conviction que «le gouvernement n'a pas l'intention de reculer». La dissolution devenant une réalité, et mis devant le fait accompli, le MDS a décidé donc d'engager un débat sérieux pour définir les orientations du parti. «Il faut savoir qu'il existe plus de 500 communes qui sont gérées par des administrateurs», précise M.Hocine Ali. «La situation n'est pas meilleure dans les assemblées élues, ajoute notre interlocuteur, parce que la majorité ne sont pas représentatives de la volonté populaire.» En fait, pour le parti de Hachemi Chérif, toute la problématique tourne autour de «l'honnêteté de la démarche du pouvoir». Quelles sont les réelles intentions du pouvoir dans la révocation des élus de la Kabylie? Une question fondamentale pour le SG par intérim et c'est la réponse à cette épineuse interrogation qui déterminera la position du MDS. Quelles sont les chances des partis de l'opposition face à une alliance stratégique qui bénéficie d'un appui inéluctable de l'administration? Autres inquiétudes qui rongent les rangs du MDS. «Nous sommes en mesure de nous demander si ces élections ne vont pas en fin de compte reproduire les mêmes forces politiques». Le MDS est prêt, cette fois-ci, à entrer dans cette course électorale à condition «qu'elle soit démocratique et transparente». Une condition qu'il a de tout temps soulevée et qui l'a mené, pour rappel, à refuser de participer aux différentes échéances électorales organisées depuis 14 ans.