Le ministre de la Communication «La presse nationale a les défauts de sa jeunesse. Néanmoins, elle est dynamique, talentueuse et ne cesse de se perfectionner», telle est l'évaluation qu'a faite hier, le ministre de la Communication. «Le bruit médiatique et la diffusion des rumeurs sont encore privilégiés par certains titres et médias.» «Ce qui est en train de se dire ces jours-ci autour du remaniement du gouvernement, est la parfaite illustration de cette imperfection», a lancé hier, le ministre de la Communication Hamid Grine, lors d'un point de presse qu'il a animé en marge d'une conférence organisée par son département à l'Ecole supérieure du journalisme-Alger. «Je ne demande pas aux journalistes d'être objectifs, car c'est un objectif idéal, mais je leur demande de vérifier ce qu'ils avancent», a-t-il ajouté et de le dire en termes clairs: «Je ne crois pas à l'objectivité, mais je crois énormément à l'exactitude.» Le traitement de la presse nationale pour l'incident qui s'est passé durant le Forum africain d'affaires et d'investissement qui s'est déroulé la semaine dernière, est aussi un exemple à donner. «J'ai lu beaucoup d'articles, mais je n'en ai pas trouvé un qui cite une source identifiée. Tous les propos qui ont été dits, ont été attribués à des anonymes». «Je comprends quand un journaliste dit que les sources d'informations ne sont pas toujours accessibles. Mais je suis désolé, le rôle du journaliste est justement de chercher la source de l'information.». Interrogé sur les difficultés qui persistent quant à l'accès à l'information institutionnelle, Hamid Grine dira que les journalistes doivent savoir une chose. «Les questions n'ont pas toutes des réponses. Un ministre ne peut pas répondre sur des questions irrationnelles. De plus, un ministre, lui aussi, est responsable de ses propos devant le Premier ministre». «La presse nationale a les défauts de sa jeunesse. Néanmoins, elle est dynamique, talentueuse et ne cesse de se perfectionner», telle est l'évaluation qu'a faite hier,Hamid Grine, ministre de la Communication quant à l'évolution de la presse nationale. Cependant, le chemin du professionnalisme demeure encore long, a nuancé Grine. Dans le sillage de la conférence qu'il a animée sur «le journalisme et l'impératif de zéro défaut» Guy Bernière, consultant international en journalisme et communication, a précisé que l'objectif d'arriver à «l'impératif zéro défaut» passe par un travail de groupe afin de pouvoir croiser l'information et de se faire relire par ses collègues. La profession de journaliste, a été révolutionnée par les moyens numériques et les nouvelles technologies de l'information et de la communication. M.Bernière a relevé, en outre, que les médias traditionnels se sont retrouvés submergés par les réseaux sociaux et l'explosion de sources d'information, échappant à tout contrôle. Pour M.Bernière, ces réseaux sociaux ont «déstructuré» l'information au détriment des professionnels remplacés par des «pigistes bon marché» et des sources anonymes, ce qui constitue, a-t-il estimé, «un conflit à la liberté d'expression».