M.Louh a donné toutes les clarifications pour balayer une quelconque mauvaise interprétation. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, a déclaré que le procureur de la République a ordonné une autopsie médicale après le décès du journaliste Mohamed Talmat. S'expliquant sur cette affaire, en marge de la plénière consacrée hier au débat sur le projet de loi sur les fonctions interdites aux binationaux, Tayeb Louh a donné toutes les clarifications pour balayer une quelconque mauvaise interprétation. «Pour qu'il n'y ait pas de confusion ou d'interprétation sur cette affaire, l'administration pénitentiaire a publié le jour-même un communiqué très clair indiquant toutes les étapes depuis son emprisonnement jusqu'à son hospitalisation et sa prise en charge par l'équipe médicale au niveau du CHU de Bab El Oued», a-t-il affirmé. Le ministre, qui a rappelé l'ensemble de ces étapes, a soutenu que l'administration pénitentiaire a pris toutes les dispositions nécessaires pour dissuader le défunt afin de mettre un terme à sa grève de la faim. «Le journaliste Tamalt était bien pris en charge par l'équipe médicale qui a fait son possible pour le sauver, mais malheureusement il est décédé», a déploré le ministre de la Justice tout en réitérant ses condoléances à sa famille. Le ministre a soutenu que les causes de ce décès sont du ressort de l'équipe médicale. «Les résultats de l'autopsie seront communiqués une fois celle-ci achevée», a-t-il fait savoir tout en saluant l'équipe médicale qui a veillé pendant près de quatre mois sur le défunt. Concernant la plainte déposée par le frère du défunt portant sur les coups qu'il aurait subis lors de son emprisonnement, le ministre a assuré que l'enquête se poursuit sur instruction du procureur de la République. Au sujet d'Amnesty International qui demande l'ouverture d'une enquête indépendante sur la mort de ce journaliste, Tayeb Louh n'a pas jugé utile de répondre en laissant entendre que cette organisation est connue pour sa politique du deux poids, deux mesures. Dans un communiqué rendu public quelques heures après le décès de Mohamed Tamalt, l'administration pénitentiaire a rappelé notamment que «le concerné a été mis en détention le 28 juin 2016 dans la prison d'El Harrach. Il a entamé une grève de la faim et, depuis cette date, il a été mis sous surveillance médicale. Il était ausculté chaque jour par le médecin de l'institution qui mesurait sa tension artérielle et sa glycémie (...)». Le communiqué relève que Mohamed Tamalt n'a pas voulu cesser sa grève de la faim malgré l'insistance de ses avocats et de psychologues. Ce qui a provoqué une hypoglycémie justifiant une hospitalisation à l'hôpital de Koléa, puis au CHU de Bab El Oued. «Le journaliste a (...) été transféré vers l'hôpital Lamine Debaghine à Bab El Oued où il a été placé en service de réanimation et où il a subi les analyses et les radios qui ont montré qu'il a eu un accident vasculaire cérébral (...) ce qui a nécessité une intervention chirurgicale en urgence», indique encore le communiqué. Depuis une dizaine de jours, les médecins ont découvert une inflammation pulmonaire qui, visiblement, a contribué à la dégradation de l'état de santé du défunt dans la matinée de dimanche dernier. Agé de 42 ans, de nationalité britannique, le journaliste blogueur a été condamné à deux ans de prison pour atteinte à la personne du président de la République.