«Aucun contact, ni direct ni indirect, avec le gouvernement» selon M. Karim Tabou. Le Front des forces socialistes (FFS) a tenu hier, la réunion hebdomadaire de son secrétariat national au siège du parti. Cette rencontre «ordinaire» tire néanmoins son importance dans la conjoncture politique très spéciale dans laquelle a été plongée encore une fois, la Kabylie suite à la décision du gouvernement d'organiser des élections anticipées dans cette région, à la faveur de l'application de la sixième incidence de la plate-forme d'El Kseur. Evidemment, donc, cette question a pris une part importante dans les discussions des cadres du FFS, lequel, pour rappel, a posé un certain nombre de conditions au dialogue auquel il a été convié par le chef du gouvernement. Parmi ces préalables on citera principalement, «la transmission en direct sur la chaîne de télévision nationale de tous les débats entre les deux parties». Une semaine après, le gouvernement n'a pas donné de suite à ses propositions: «Nous n'avons, jusqu'à présent, aucun contact, ni direct ni indirect, avec le gouvernement», nous a déclaré M.Karim Tabou, secrétaire national chargé de l'information et de la communication. Le mutisme du gouvernement prouve, si besoin est, qu'«il avantage le dialogue de coulisses». Cela témoigne, par ailleurs «du manque de sincérité et d'honnêteté dans sa démarche envers le FFS». Au vu de ce silence, le parti campe sur ses positions. «Nous avons tracé des règles infranchissables. C'est un engagement que nous avons pris vis-à-vis de la population», ajoute notre interlocuteur. Une population sur laquelle compte énormément la formation de M.Aït Ahmed, pour faire barrage aux «manoeuvres politiques de l'administration locale, précisément des chefs de daïra au niveau de la Kabylie». Ces derniers, à en croire M.Tabou, «mènent une campagne, au côté des associations satellites et des comités de villages pour faire de la propagande aux thèses du gouvernement, notamment au chapitre de la dissolution des assemblées locales». Le secrétariat national du FFS a eu à débattre aussi ces éléments afin de définir les actions qu'il compte mener sur le terrain pour contrecarrer cette campagne. Dans le même volet, et selon M.Tabou, aucun contact n'a été enregistré entre les directions des partis implantés dans la région. Rappelons, à ce sujet, que le FLN, qui n'a pas encore tranché sa position quant au retrait des élus de la Kabylie, avait plaidé auparavant, par la voix de son secrétaire général, M.Abdelaziz Belkhadem, «pour un dialogue entre toutes les parties concernées, à leur tête le FFS». Par ailleurs, la formation d'Aït Ahmed évoque «une complicité» entre les élus locaux appartenant au FLN et au RND lesquels, toujours selon la même source, ont «exprimé leur soutien au représentant du FFS et ont témoigné leur détermination à demeurer à leurs postes».Les élus de l'Alliance feront -ils de la résistance à leurs leaders? En ce qui concerne le FFS, la balle est dans le camp du gouvernement. Le parti refuse d'anticiper ou d'imaginer les scénarios probables si le gouvernement persiste dans sa position. Mais, dans tous les cas de figure, il rassure qu'il continuera à militer «dans un cadre pacifique».