Il accuse «l'alliance stratégique et le mouvement des archs d'être les principaux instigateurs d'un plan de persécution contre le FFS». Le Front des forces socialistes (FFS) persiste et signe: «Aucun élu ne sera retiré de la Kabylie» nous a déclaré hier, M.Tabou, secrétaire national chargé de l'information. Le parti, qui a réuni dimanche son secrétariat national en session ordinaire, a entendu le rapport du secrétaire national chargé des élus lequel a exposé son plan de travail. Notre interlocuteur reconnaît que les débats ont tourné autour de la question de l'heure, en l'occurrence le retrait des élus de la Kabylie et l'organisation d'élections locales anticipées. L'occasion pour le FFS, parti majoritaire dans la région avec plus de 400 élus, de réaffirmer sa conviction «de ne rien concéder», et d'accuser «l'alliance stratégique et le mouvement des archs d'être les principaux instigateurs d'un plan de persécution qui vise le FFS». «Il y a une volonté réelle visant à neutraliser le parti et en empêchant de jouer son rôle fédérateur comme la principale force démocratique face aux enjeux importants sur le plan politique et économique auxquels fait face le pays», précise Tabou. Ce n'est pas la première fois que le FFS accuse le pouvoir de vouloir neutraliser le parti. Déjà, durant les problèmes qu'a connus le parti, le premier secrétaire national M.Ali Laskri a mis le pouvoir devant ses responsabilités «quant aux conséquences des atteintes à la liberté d´expression» et «l´acharnement» contre l'opposition politique en dénonçant «cette volonté manifeste d'étouffer toute voix discordante.» Par ailleurs, au lendemain de la sortie de Belkhadem, secrétaire général du FLN, qui a déclaré que sa formation est prête à retirer ses «indus élus» si «cela aide à la résolution de la crise en Kabylie», notre interlocuteur se dit «écoeuré» de constater ce tapage mitigé et cette manipulation autour de la question: «Il est complètement déraisonnable de réduire la crise que vit le pays à un montage ou démontage d' institutions élues.» A retenir aussi que le FFS «n'est pas prêt à négocier avec le FLN sur ce chapitre». «Aucun contact n'est à signaler entre les deux formations politiques», selon notre interlocuteur: «Notre parti, ajoute-t-il, n'est pas habitué aux dialogues des coulisses». Autrement dit, le FFS rejette officiellement l'offre de dialogue exprimée dimanche par M.Belkhadem à l'issue de la réunion du secrétariat de l'instance exécutive. Rappelons que ce dernier a été chargé d'approcher les parties concernées, notamment le FFS, afin de trouver une solution à même de permettre le règlement de cette situation de crise. Une thèse donc complètement écartée par le plus vieux parti de l'opposition, qui réunira cette semaine ses élus de Tizi Ouzou dans un conclave qui aura lieu à Larbaâ Nath Irathen pour débattre de la «conjoncture actuelle». Quelle sera la riposte du FFS dans le cas où le pouvoir décide d'une manière unilatérale de dissoudre les instances élues en Kabylie? Notre interlocuteur, qui ne semble pas écarter cette thèse, estime que «le parti est souverain, si une telle décision arbitraire viendrait à être prise, nous allons prendre les mesures que nous estimons justes», sans pour autant expliciter la démarche pour laquelle il opterait. Sur un autre chapitre, le FFS continue sa campagne de mobilisation pour la libération de ses militants incarcérés, notamment Kamel Fekhar, secrétaire national et premier fédéral de Ghardaïa qui sera présenté devant la cour criminelle probablement le 16 mars. L'on, apprend aussi que quatre militants du parti à Bordj Bou-Arréridj et un à M'sila sont arrêtés. Le parti dénonce ce qu'il a qualifié de «campagne contre les cadres du FFS». Contacté, M.Karim Tabbou, secrétaire national chargé de la communication du FFS, explique que cette rencontre a un double objectif : d'abord l'examen de la situation suite aux derniers développements survenus sur la scène locale, la mobilisation des élus pour participer en masse au procès de Ghardaïa et l'examen de cette situation qui a fait des élus FFS de Kabylie la cible d'une grosse opération drivée par les délégués de M.Ouyahia en Kabylie.