La réunion du conseil national du Front des forces socialistes (FFS) se tiendra demain à Alger. Une réunion extraordinaire prévue quelques jours seulement après une autre, ordinaire celle-là, précédée par l'exclusion tant décriée d'un membre du présidium du parti, le Dr Rachid Halet. Cette radiation a provoqué une crise sans précédent au sein du FFS tant elle est perçue, aussi bien par le concerné que par plusieurs autres militants, comme "un pas vers la normalisation" et une violation du règlement intérieur du parti et celui de l'instance présidentielle. Ce conseil national qui réunira à huis clos une centaine de militants du FFS à Alger, ne sera pas de tout repos pour ce parti qui s'est engouffré depuis notamment la disparition de son chef historique, le défunt Hocine Aït Ahmed, dans un engrenage dont il n'arrive toujours pas à sortir. Longtemps tue, cette crise a éclaté au grand jour et est devenue publique. Démissions en cascade et dénonciations fusant de part et d'autre, mais "le meilleur, disent les militants du FFS, est à venir". La crise, en est réellement une, puisque l'éviction de Rachid Halet a provoqué d'autres claquements de porte, à l'instar de ceux de l'ancien premier secrétaire, Ahmed Betatache, et d'un membre de la Commission de médiation, Mahdi Madani. Cette crise risque de s'aggraver lors du conseil national de demain. Selon des échos, en effet, la direction du parti procédera à un lifting du secrétariat national. Elle compte, à travers cette restructuration, mettre sur pied, un staff qui aura pour mission de préparer les élections législatives de l'année prochaine. L'argument avancé par la direction du FFS ne convainc toutefois pas grand monde au sein du Front. Si les meneurs de jeu actuels au FFS se défendent de vouloir mettre au pas ses potentiels opposants au sein du conseil national, des voix s'élèvent pour apporter une contradiction et crier à la purge. Il va sans dire que la logique voudrait que les soutiens de Rachid Halet passent à la trappe et la purge que craignent les militants risque de faire des dégâts au sein de cette formation. Les signes d'une offensive de la part de la direction contre toute voix discordante se lisent, notamment, dans l'échange épistolaire qui a opposé le chef du groupe parlementaire, Chafaa Bouaiche au premier secrétaire, Abdelmalek Bouchafa. Cet échange d'amabilités entre ces deux responsables, fuité volontairement à la presse, donne un avant-goût de ce que sera fait le conseil national de demain. Le chef du groupe parlementaire a mis à l'index des secrétaires nationaux de son parti, coupables, selon lui, de graves dépassements. Ils sont, autrement dit, "éligibles à l'exclusion" du FFS. C'est dire que la réunion de demain pourrait être le parachèvement d'un projet engagé depuis quelques mois. Les accusations mutuelles entre les différents responsables du parti présagent, à n'en point douter, d'une rencontre mouvementée à laquelle ceux qui ont pris le dessus au sein du parti se sont d'ores et déjà préparés et dont les retombées risquent aussi d'être lourdes. Mohamed Mouloudj