Le secrétaire général du FLN Faisant preuve de bonne volonté, Ould Abbès a fait appel aux poids lourds du parti et membres du mouvement de redressement et de l'authenticité en leur confiant des dossiers importants. Tout le monde guette le moindre bruit. Les militants du FLN sont dans l'expectative. Des changements devront être opérés au sein du bureau politique ces jours-ci. «Le mouvement est imminent», nous a confié une source proche du parti qui précise que d'ici trois jours, plus exactement le 22 du mois en cours, le secrétaire général procédera à un lifting au sein de son état-major. Pourquoi cette date justement? «Le secrétaire général aura ainsi bouclé deux mois à la tête du parti depuis sa désignation lors de la réunion du comité central tenue le 22 octobre dernier à El Aurassi», indique notre source qui estime que le nombre 22 a également un aspect historique. Notre source assure que la feuille de route est bien tracée et elle sera mise en oeuvre dans l'immédiat. Djamel Ould Abbès n'a pas d'autres choix que de passer à l'action. «Après avoir hésité pendant longtemps, le patron du parti majoritaire est en quelque sorte tenu par l'obligation de résultat», explique notre source qui rappelle que les redresseurs auxquels il a fait appel l'attendent de pied ferme. Les redresseurs qui se disent disposés à collaborer avec le secrétaire général ont exigé de lui d'assainir la situation au sein du parti en écartant les opportunistes et les hommes de la «chkara» des structures de commande. D'ailleurs, pour vider le bureau politique de ses prérogatives, le chef de file du FLN a installé une direction parallèle. Ould Abbès a confié des dossiers concernant la stratégie du parti lors des prochaines élections ainsi que les aspects organiques, économiques et sociaux aux anciens adversaires de son prédécesseur, Amar Saâdani. Faisant preuve de bonne volonté de réunir les rangs de la famille FLN, Ould Abbès a fait appel aux poids lourds du parti et membres du mouvement de redressement et de l'authenticité en leur confiant des dossiers importants. Parmi ses collaborateurs on cite entre autres l'ancien président de l'APN, Abdelaziz Ziari, l'ex-ministre des Transports, Amar Tou, l'ex-ministre de la Communication Boukerzaza et l'ex-ministre de la Formation professionnelle, El-Hadi Khaldi ainsi que celui de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia et l'ex-ministre du Tourisme Mohamed-Esseghir Kara. Avec ses hommes de confiance, le patron du FLN compte remettre la machine FLN sur les rails en confortant son action sur le terrain. Certes, Ould Abbès a refusé au départ tout changement dans les structures héritées par son prédécesseur, mais cela pourrait compromettre sa démarche de réunification des rangs du parti. Plus que ça. L'hypothèse d'un congrès extraordinaire, revendiquée également par les redresseurs, n'est pas définitivement écartée de la piste. Selon notre source, le parti majoritaire compte sérieusement s'y mettre après les échéances des législatives et des locales. Le secrétaire général est chargé d'arranger les affaires du parti en effaçant tout ce qui a été fait par son prédécesseur. C'est le cas pour les nouvelles mouhafadhas créées durant les dernières années. Vu la confusion induite sur la base de cette nouvelle restructuration, la direction actuelle opte pour la réunification des structures en revenant à l'ancien système. Dans le souci de s'enquérir de la situation du parti, Ould Abbès a auditionné tous les secrétaires de wilayas. Ce cycle sera sanctionné prochainement par un conclave lors duquel le chef de file dictera les instructions à suivre sur le terrain. Ould Abbès n'a pas suffisamment de temps. Il doit agir vite et bien, avant que la course pour les législatives ne commence. Ce qui n'est pas une chose facile pour lui. Preuve en est que les derniers changements opérés au sein de certaines mouhafadhas ont connu des résistances à l'image de celle d'Oran. En parallèle de ce chantier organique, le secrétaire général doit veiller aux préparatifs des prochaines élections législatives qui auront lieu au mois d'avril prochain. Ce qui promet un véritable casse-tête chinois pour l'ancien ministre de la Solidarité. Même si ce dernier a clarifié les règles du jeu en fermant la porte aux vieilles méthodes de tricherie et d'achat de voix, le patron du FLN risque d'être affronté aux lobbies de la «chkara», un phénomène qui a gangrené les structures du parti.