Il ne se passe désormais pas une semaine sans qu'au moins une action de protestation de rue ne soit enregistrée au chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. Hier, ce sont pas moins de deux actions de protestation de rue (un sit-in et une marche) qui ont eu lieu à Tizi Ouzou alors qu'une troisième action a été signalée dans la ville de Draâ Ben Khedda. A Tizi Ouzou ville, des centaines de commerçants ont battu le pavé à la mi-journée du Palais de justice, sis à l'entrée ouest de la ville, jusqu'au siège de la wilaya. Cette action de protestation a eu lieu en réponse à un appel lancé en début de semaine par le Came (Collectif d'appui à la microentreprise), regroupant les bénéficiaires d'aides pour lancer des projets dans le cadre des dispositifs Ansej (Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes), Cnac (Caisse nationale d'assurance chômage), Angem, etc. Quant aux commerçants de la wilaya de Tizi Ouzou, ils ont adhéré à cette action en guise de soutien à leurs confrères. Le choix de la journée d'hier pour organiser la marche par les concernés n'est pas fortuit. En effet, c'est hier que le président du Collectif de soutien à la microentreprise devait comparaître devant la justice après avoir été esté par le directeur général de l'Agence régionale de la Caisse nationale d'assurance sociale des non-salariés (Casnos). Une action à laquelle a adhéré le directeur de la Casnos de Tizi Ouzou au lendemain des actions de protestation ayant consisté en la fermeture du siège de cette agence par les adhérents du Came. D'ailleurs, avant de commencer leur marche d'hier, les commerçants et les membres du Came ont d'abord observé un sit-in devant le Palais de justice de Tizi Ouzou, où devait se tenir le procès du président du Came, un procès qui a été reporté au 27 décembre prochain, a-t-on appris. Pour rappel, un bras de fer, qui ne cesse de se corser, oppose le Came au directeur général de la Casnos de Tizi Ouzou. Ce qui a amené le Came à organiser de nombreuses actions de protestation dont des sit-in avec fermeture du siège de la Casnos en septembre dernier, des marches dites escargot en ville et dans plusieurs daïras... Devant ce statu quo, le Came est allé jusqu'à revendiquer le départ du directeur de la Casnos de Tizi Ouzou, lors d'un sit-in qui a eu lieu le 18 septembre dernier. Par ailleurs, les bénéficiaires des projets Ansej, Cnac et Angem sont en colère depuis quelques mois car d'après eux, ils sont sommés de verser annuellement la somme de 64.000 DA en guise de frais de cotisation à la Casnos alors que, d'après les affirmations des concernés, dans les autres wilayas, la somme à verser est toujours de 32.400. «Le collectif d'appui à la microentreprise demande l'application de l'article 14 du décret exécutif 15/289 dans son intégralité, qui définit le minimum à payer en matière de cotisations à la sécurité sociale, soit 32.400 DA», souligne l'un des représentants du Came. Notons que suite à la marche des commerçants, hier, à Tizi Ouzou, toute la ville était bloquée et les automobilistes ont dû une fois de plus endurer un véritable calvaire en passant des heures entières immobilisés. Les routes qui devaient servir d'itinéraire à la marche, comme la rue Larbi Ben M'hidi, le boulevard Abane Ramdane, Moh Saïd Ouzefoun et la rue Houari Boumediene, ont été carrément fermées à la circulation. Ce qui a occasionné des bouchons énormes sur les autres routes, notamment celles de la Haute-Ville. Ainsi, à chaque fois, les citoyens qui sont obligés de se rendre dans la ville de Tizi Ouzou, payent les frais des interminables actions de protestation alors que si les autorités ouvraient les portes du dialogue, tout conflit, quelle que soit son ampleur, pourrait se régler, en toute sagesse, autour d'une table. En plus de la ville de Tizi Ouzou, une autre action de protestation a été enregistrée, hier, dans la ville de Draâ Ben Khedda. Les habitants d'un quartier du centre-ville ont fermé à la circulation la route reliant la polyclinique à l'entreprise Onalait. Les citoyens, en colère, dénoncent l'abandon de leur quartier par les autorités locales et ils disent que le cadre de vie dans leur cité ne cesse de se dégrader.