Le siège du FLN Le parti, qui veut ratisser large lors des législatives, ne semble pas près de se passer d'eux. A un peu plus de trois mois des joutes prochaines, un certain statu quo plombe encore le parti majoritaire au Parlement. Ne disposant plus du temps nécessaire ni de marge de manoeuvre, le nouveau patron du FLN semble être forcé à l'immobilisme par son entourage immédiat, qui s'oppose à tout changement organique avant les élections. La feuille de route des réformes d'Ould Abbès sera-t-elle menée à son terme? Ce dernier bute sur la forte capacité de résilience de ces divers groupes d'intérêts. D'après Abdelkrim Abada, chef de file du mouvement de redressement du FLN, «les tenants de la 'chkara ' font tout pour avorter l'opération d'assainissement entamée par Ould Abbès». Lors de leur rencontre avec Ould Abbès, les redresseurs menés par leur coordinateur, Abada, ont exigé de participer à la confection des listes de candidatures aux législatives prochaines. L'argent sale, d'ores et déjà en pole position sur les listes du FLN, mène une bataille féroce contre Ould Abbès. Il apparaît que le FLN, qui veut ratisser large lors des législatives prochaines, n'est pas près de se passer d'eux. Ces derniers ont pu rebondir pour bloquer toute initiative ou tentative de les écarter du jeu politique, auquel ils se cramponnent depuis 1997 et plus particulièrement depuis 2012. Le FLN a ajourné son opération de changement des mouhafedhs car toute restructuration du parti doit d'abord émaner du congrès. D'après Hocine Kheldoune, membre du bureau politique, toute opération de restructuration locale du parti, est de ce fait reportée pour après les élections législatives d'avril 2017. Ould Abbès, qui avait menacé ouvertement d'exclusion, sans même recourir à la commission de discipline, tout responsable du parti, tenté par l'argent de la «chkara» lors des prochaines échéances, ne semble plus avoir les coudées franches. Cette opération organique a été stoppée net. «Le parti a une priorité plus importante, qui est celle des préparatifs en prévision des prochaines législatives», tente-t-on de justifier. Dès lors, l'audition des sept mouhafedhs d'Alger, entamée depuis avant-hier au siège du parti, et ceux qui font l'objet de la révolte, ne seront pas touchés par une éventuelle redistribution des missions au sein des bureaux de ces mouhafadhas. Cela, en évidence, contredit les propos du patron du FLN, qui avait estimé dernièrement qu' «un choix rigoureux s'impose pour le cas particulier de la capitale car les appétits sont encore plus voraces qu'ailleurs, où il y a 37 sièges de députés en jeu et il s'agit enfin de la vitrine du parti». En outre, cet ajournement intervient alors que la révolte contre les mouhafedhs du FLN tend à se généraliser.Preuve en est qu'au fur et à mesure que les élections législatives approchent, le siège national du FLN ne désemplit pas de contestataires. Ils accusent clairement leurs mouhafedhs respectifs de concocter des manoeuvres de l'ombre et des tractations électoralistes pour se maintenir à leur poste. On leur reproche également leur omnipotence par le cumul de fonctions. De nombreux mouhafedhs ont fait l'objet de retrait de confiance de la part des membres de leur bureau exécutif. Par ailleurs, si les redresseurs aile Abada restent ouverts aux négociations, le groupe de Belayat, débouté par le Conseil d' Etat, met la pression sur Ould Abbès. Les partisans de ce dernier ainsi que ceux de Abdelaziz Belkhadem compteraient présenter des listes parallèles aux législatives.