«Notre Parti refusait d'être hors sujet car le défi en ce moment n'est pas la tenue d'élections faussées...» Le président du Talaïe El Hourriyet, Ali Benflis ne compte pas rester les bras croisés après avoir mis un trait sur les législatives. Il envisage de sillonner les quatre coins du pays pour diffuser son programme et ses messages politiques, dont la campagne pour le boycott. «Des meetings, des rencontres et des conférences seront organisés à travers les 48 wilayas tout au long de l'année en cours», a-t-il révélé lors de sa conférence de presse tenue hier au siège de son parti. Aux yeux de Benflis, «le boycott des prochaines échéances législatives ne portera pas un coup fatal à l'opposition nationale regroupée dans l'Instance de consultation et de suivi de l'opposition(Icso)». Cette problématique de la participation ou de la non-participation à la prochaine échéance législative «est tellement secondaire et dérisoire par rapport aux véritables problèmes du pays, qu'il serait dommage que nous en fassions une ligne de démarcation à l'intérieur de l'opposition nationale qui doit impérativement demeurer rassemblée autour des solutions à apporter à ces véritables problèmes», a-t-il estimé. «Les partis politiques qui ont choisi la participation sont libres. Nous continuerons à rencontrer les partis de l'opposition avec qui nous maintenons un dialogue permanent. Même s'ils ont choisi la participation, ils restent attachés à la revendication de la transition démocratique», a-t-il ajouté. Pour le candidat à l'élection présidentielle d'avril 2014, «il ne serait pas sage et lucide de notre part, de permettre à cette ligne de démarcation sur un sujet non essentiel de nous diviser sur un sujet plus essentiel et plus déterminant pour notre pays, celui du changement démocratique».Il a fait remarquer que «l'opposition n'a jamais été conçue comme une alliance électorale, mais comme un rassemblement autour d'un objectif stratégique, celui de la transition démocratique». Les partis de l'opposition savent que cette échéance ne marque pas la fin de la crise du régime, mais commande à l'opposition de rester unie et soudée». En réponse aux questions des journalistes, Ali Benflis a souligné que «sa formation, qui conteste la manière avec laquelle s'exerce le pouvoir en Algérie, n'a pas de problèmes avec les représentants du régime car Talaïe El Hourriyet est un parti pacifique qui privilégie le dialogue». Pour justifier son option de boycott, il a indiqué que «les élections routinières prochaines sont condamnées à être de nul effet sur la crise systémique qui secoue le pays, dont découlent l'impasse politique, la panne économique et l'instabilité sociale». «Les élections pourront être tenues mais la crise du système politique national leur survivra», a-t-il poursuivi. «Cette crise du système politique met en danger l'Etat, elle l'expose à un affaiblissement continu et le met dans une situation de vulnérabilité croissante», a-t-il fais savoir. «L'ampleur de ces crises politique, économique et sociale, est telle qu'elle se situe au-dessus des forces du régime politique», a-t-il estimé. «Face à ces enjeux comme notre pays n'en a jamais connus, les prochaines échéances électorales apparaissent secondaires, dérisoires et très éloignées des urgences du moment», a-t-il noté.«Notre parti refusait d'être hors sujet car le défi qui se pose à notre pays en ce moment n'est pas la tenue d'élections faussées, mais le règlement d'une crise du régime manifeste que nous payons au prix politique, économique et social le plus fort», a-t-il dit.«Ce régime n'a qu'un seul agenda: sa survie. Cet agenda n'est pas et ne peut pas être le nôtre», a-t-il conclu.