Ce jour n'a pas fait trop l'objet de surenchère bon politique, que ce soit à Béjaïa ou à travers les localités de la vallée de la Soummam et de la région du Sahel. La wilaya de Béjaïa a célébré avec faste la fête de Yennayer 2967. Revigorée par une position officielle des plus positives et bien que le jour de l'An amazigh ne soit pas encore officiellement décrété jour férié, la population de la basse Kabylie ne s'est pas dérobée de l'événement. Bien au contraire, autant dans l'ensemble des établissements scolaires et universitaires, toutes les institutions et le mouvement associatif, la journée du 12 janvier, coïncidant avec le début de l'année berbère, a été marqué par des activités militantes et folkloriques, qui n'ont de valeur que d'illustrer l'importance de ce jour dans le coeur et l'esprit de tout un chacun. Outre la fermeture des établissements scolaires et universitaires qui se transforment à l'occasion en espace d'expression en relation avec les valeurs véhiculées par ce jour, Yennayer a été célébré avec faste et un boom de joie et d'espoir quant à un avenir meilleur. Pour une fois, ce jour n'a pas fait trop l'objet de surenchère politique. Que ce soit à Béjaïa ou ailleurs à travers les localités de la vallée de la Soummam et de la région du Sahel, les acteurs et militants du mouvement associatif se sont ingéniés à faire de cette date symbole un événement de taille à travers notamment des festivités culturelles, artistiques et sportives qui sont programmées pour ce premier jour de l'An amazigh. Au chef-lieu de la wilaya, la célébration était au rendez-vous au TRB et à la Maison de la culture Taos-Amrouche. Des institutions de l'Etat, notamment la DJS, la Conservation des forêts, la Chambre de l'artisanat et des métiers et le Haut-Commissariat à l'amazighité, les associations se sont rassemblées pour un partage des connaissances à même de mettre à niveau tout un chacun sur les traditions et les activités de chacune des régions d'Algérie et des pays du Maghreb pour la célébration de Yennayer. La même ambiance de fête est à relever à Sidi Aïch, Amizour, Souk El Tenine, Ouzellaguen, El Kseur, Akbou, Tazmalt, Tibane, El Flaye, Akfadou, Tifra....à l'initiative des associations locales qui ont prévu pour la circonstance de riches programmes culturels. Au menu des festivités également, des expositions, des exhibitions et un gala artistique. La journée de Yennayer a été aussi marquée par des conférences de haut niveau animées par l'infatigable défenseur du patrimoine matériel et immatériel de la Kabylie, en l'occurrence l'écrivain Rachid Oulebsir, il en est de même pour le militant et enseignant de tamazight, Djamel Ikhloufi, qui ont animé un peu partout des conférences autour des thèmes liés à Yennayer et sa symbolique dans la vie de tous les jours. Les acteurs politiques n'ont pas raté l'occasion de sortir de leur réserve et revendiquer à nouveau la reconnaissance officielle de Yennayer comme journée fériée, chômée et payée comme c'est le cas de Awel Mouharam et le 1 er Janvier. Le Parti de l'avenir, à travrs le député Khaled Tazagharth et le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) ont respectivement initié des rassemblements et des marches allant dans la sens de cette revendication, portée par ailleurs dans le coeur de tous les Algériens et les Algériennes. Yennayer reste le seul événement qui fait encore l'objet d'exploitation politicienne. Les citoyens de Béjaïa espèrent voir les pouvoirs publics donner suite à cette revendication comme ce fut le cas pour tamazight afin de l'extraire de la surenchère politique et pour qu'enfin les partis politiques s'adressent aux électeurs sur la base de programmes socio-économiques uniquement.