Seul le dialogue peut mettre fin aux grèves... «On est assez instruit pour analyser et comprendre un texte de loi. On n'a pas besoin de l'expertise du ministère du Travail.» Le ministre du Travail défend ses textes de lois qui ont suscité un débat houleux au sein de la société. Ayant déjà exprimé son refus catégorique de céder face à la pression exercée sur son département par l'intersyndicale il a invité cette dernière à une journée d'information sur les nouveaux textes de lois élaborés par son département dont certains sont déjà approuvés par le Parlement et d'autres sont en attente. El Ghazi reçoit l'intersyndicale, aujourd'hui, au siège de son ministère. Si son discours n'aurait pas été convaincant, l'intersyndicale maintiendrait son appel à des rassemblements régionaux le 28 janvier prochain pour contester l'abrogation de l'ordonnance 13-97 fixant les modalités et les conditions du départ à la retraite proportionnelle et la réforme du Code du travail dont le projet de loi est toujours au niveau du gouvernement. L'intersyndicale s'est réunie, hier, à Alger pour débattre la question de la participation ou pas à cette fameuse rencontre avec le ministre du Travail qui a tenu un discours rassurant à l'égard de ses partenaires sociaux en leur promettant l'annonce de nouvelles réjouissantes lors de la réunion d'aujourd'hui. Contacté, hier, le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, s'est dit que le syndicat répondra favorablement à l'appel du ministre du Travail au dialogue, non pour assister à une journée d'information. «Nous sommes assez instruits pour analyser et comprendre un texte de loi». «Tout est expliqué dans les nouveaux textes de lois». Selon ce dernier, le discours du ministre du Travail de l'Emploi et de la Sécurité sociale, est vide de sens. «Des textes de lois ont été adoptés, d'autres sont en cours d'adoption et le ministre de l'Emploi parle encore et encore de dialogue et de la concertation! Le dialogue et la concertation se font avant la promulgation des lois, non pas après!» «Si cette rencontre a pour objectif de nous expliquer les nouvelles dispositions introduites dans les nouvelles lois, nous quitterons la salle», a-t-il souligné. De son côté, le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), espère que cette rencontre sera sanctionnée par des résultats concrets visant à la préservation des droits des travailleurs. Pour. Messaoud Amraoui de l'Union nationale du personnel de l'éducation est de la formation (Unpef), la démarche du gouvernement vise à désamorcer la crise avant les élections législatives, «c'est une manoeuvre parmi d'autres. Cette invitation n'est que de la poudre aux yeux pour faire croire à l'opinion publique que le ministère est en faveur du dialogue social. Nous demandons que les syndicats autonomes soient impliqués dans les vraies consultations, dans un dialogue sérieux sur des questions qui concernent de près la classe ouvrière», a-t-il déploré. Un nouveau mouvement est donc annoncé pour la fin du mois courant, par l'intersyndicale, pour que «le projet de loi soit impérativement modifié en profondeur afin de le rééquilibrer en faveur des travailleurs et que la réforme du Code de la retraite soit retiré», pour l'intersyndicale du moment où le gouvernement n'a pas prononcé la suppression de cette loi sur la réforme de la retraite et l'implication des syndicats dans l'élaboration du projet de loi portant Code du travail, aucune autre décision ne pourrait surprendre l'intersyndicale. Pour le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, cette réunion serait une occasion pour annoncer de nouvelles décisions tant attendues par les travailleurs, mais sans donner plus de détails. Il faut donc attendre la fin de la rencontre d'aujourd'hui pour mieux cerner cette problématique dont aucune information n'a filtré sur la nature de cette fameuse décision très attendue par les travailleurs. Enfin, la réforme de la retraite et le projet de loi portant Code du travail, sont les deux textes les plus controversés et qui ont suscité plus de réactions au sein de la classe ouvrière qui dénonce avec vigueur les décisions du gouvernement qualifiées d'atteinte aux acquis socioprofessionnels des travailleurs.