Le 45e président américain se définit comme très proche de ses concitoyens et promet de «transférer le pouvoir de Washington vers le peuple». Dans un discours d'investiture, où il s'est voulu tantôt rassurant, tantôt menaçant, le nouveau président des Etats-Unis d'Amérique est resté constant et fidèle à son discours de campagne sur un sujet. «L'Amérique d'abord», a-t-il clamé devant une foule d'officiels américains venus assister à sa prestation de serment. «A compter de ce jour, une nouvelle vision va gouverner notre pays», a donc affirmé l'homme le plus puissant de la planète. «Nous allons suivre deux règles simples: acheter américain, embaucher américain», a-t-il ajouté. Sans doute conscient des bouleversements que sa démarche va provoquer dans le monde, Donald Trump s'est engagé à ce que sa présidence montre la voie pour l'Amérique et pour le monde «pour des années». Mais face aux incertitudes que ses propos ont soulevé parmi les alliés traditionnels des USA, le nouveau président lâche du lest et promet de «renforcer les vieilles alliances et d'en forger de nouvelles». Allusion sans doute à l'Otan, aux traités euro-américains et certainement à l'ouverture sur la Russie. Il déplorera cependant que depuis des années l'Amérique ait «subventionné les armées d'autres pays», sans dire à quels Etats étrangers il faisait référence. Il faut dire que les Etats-Unis, engagés dans de nombreuses opérations militaires dans le monde, soutiennent directement l'armée israélienne à travers une aide de 3 milliards de dollars annuellement. Il serait illusoire de croire que l'homme fort du moment mette Israël sur sa liste. Cela dit, le 45e président américain se définit comme très proche de ses concitoyens et promet de «transférer le pouvoir de Washington vers le peuple». Une allusion aux caciques qui l'ont boudé lors de sa campagne électorale, mais certainement aussi pour montrer que sa présidence sera différente de toutes celles qui l'ont précédé. Elle se déclinera par un protectionnisme à toute épreuve, mais également, insiste-t-il, au travers d'une lutte acharnée contre le véritable ennemi que Trump estime nécessaire d'éliminer. «Le terrorisme islamique radical sera éradiqué», affirme t-il, sans autres nuances en rapport avec les droits de l'homme ou encore les dictatures que l'Europe met dans son viseur. Trump conclut son discours en s'adressant aux Américains: «Ensemble, nous rendrons sa force à l'Amérique. Nous rendrons sa richesse à l'Amérique. Nous rendrons sa fierté à l'Amérique. Nous rendrons sa sécurité à l'Amérique. Et, oui, nous rendrons sa grandeur à l'Amérique.» Sur les profonds clivages provoqués par une campagne électorale très violente, le nouveau président US en appelle à une «nouvelle fierté nationale» qui «pansera les divisions». Mais le voeu de Trump n'est pas près de se réaliser à voir les manifestations gigantesques qui ont accompagné son investiture dans plusieurs villes du monde. Pour parer à tout dérapage, la capitale américaine a été quadrillée par un important dispositif sécuritaire qui a coûté près de 100 millions de dollars. Environ 28.000 agents du Secret Service et des forces de sécurité américaines y ont été déployés. Des manifestations hostiles se sont déroulées jeudi soir à New York, et hier à Manille, à Berlin ou encore à Bruxelles et Miami. A Washington, dans le centre-ville, des manifestants antiracistes, féministes ou autres faisaient face à la police et aux supporters du milliardaire, aux cris de «Non à Trump, non au KKK, non aux Etats-Unis fascistes!». Plusieurs centaines de manifestants masqués et habillés de noir ont provoqué des incidents lançant des pierres et cassant des vitrines. La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour les disperser.