«Quand on devient acteur, que l'on n'a pas fait le cours Florent et que tout de suite la télé ça marche, puis le cinéma... On se demande si on l'a mérité. J'ai attendu le César avant de me considérer comme un acteur.» Omar Sy (Le Parisien - 15 octobre 2014) Comme les Oscars, les Césars aspirent à être une grande fête du cinéma. Et cette année encore, plusieurs courts métrages franco-algériens sont nominés au César du meilleur court métrage. Les nominations seront annoncées le mercredi 25 janvier 2017. La 42ème cérémonie aura lieu le vendredi 24 février 2017. Certains de ces courts métrages ont été projetés au festival de Cannes. C'est le cas du court métrage palestinien Ave Maria. Réalisé par Basil Khalil, le film de 25 minutes raconte le quotidien d'une petite communauté de religieuses ayant fait voeu de silence et vivant au milieu du désert rocailleux de la Cisjordanie, chamboulé par l'arrivée d'une famille de colons israéliens dont la voiture a percuté le mur du couvent. Parmi les films courts métrages algériens à encourager, il y a Ennemis intérieurs de Selim Azzazi, qui revient au terrorisme des années 1990. Deux hommes. Deux mémoires. Deux identités. Un affrontement. On retiendra aussi la présence du court métrage tunisien de Lotfi Achour: Père. Il raconte l'histoire de Hédi, chauffeur de taxi à Tunis, qui prend en course un soir une jeune femme enceinte sur le point d'accoucher. Cette brève rencontre, par un enchaînement de hasards cocasses et tragiques, va bouleverser le cours de sa vie. Enfin, le représentant en chef de l'Algérie dans cette présélection, est le court métrage de Farid Bentoumi Un métier bien. Avec l'excellent Belek Abdelmalek. Le film décrypte la montée de la culture islamiste dans la société française. Ce film qui a été présenté en ouverture des Journées cinématographiques d'Alger en février 2016, a remporté plusieurs Prix dont celui du meilleur court métrage au festival d'Alexandrie. Cinq courts métrages sur les 24 présentés seront sélectionnés. Ces films sont actuellement comme tous les ans, projetés au cinéma le Balzac à Paris trois semaines de suite, pour des séances accessibles aux votants, mais aussi au public. La France, qui produit le plus grand nombre de courts métrages dans le monde, offre ainsi la possibilité à des films produits et réalisés hors de ses frontières de participer à la fête du cinéma. L'année dernière le film Fatima, de Philippe Faucon avait décroché le titre de «meilleur film» au cinéma français. C'était un pudique portrait d'une femme de ménage algérienne qui élève seule ses deux filles. Si le cinéma algérien peine à s'imposer à l'international, ses sujets et ses thèmes sont très bien exploités par des cinéastes français et algériens de la troisième génération. [email protected]