Le déficit de la balance commerciale se maintiendra. Parmi les points forts de l'Algérie que l'organisme français d'assurance-crédit «Coface» a notés dans son rapport annuel «Risque pays 2017», figurent les «importantes» réserves de pétrole et de gaz, le potentiel dans les domaines des énergies renouvelables et du tourisme et la situation financière extérieure «solide» due à un très faible endettement extérieur et d'importantes réserves de change. Le rapport a noté également que malgré la baisse du PIB pétrolier nominal, le secteur pétrolier algérien a montré des performances «positives» comparativement à 2015, a affirmé la Coface, relevant que la croissance «n'a que faiblement ralenti en 2016». «Le secteur pétrolier a montré des performances positives en maintenant un taux de croissance supérieur à zéro», a expliqué dans son analyse des risques et prévisions sur 160 pays, publiée lors du colloque organisé hier à Paris. Dans ce nouveau rapport, l'Algérie a été classée à la catégorie «C» où le risque d'impayés des entreprises est élevé, et à la catégorie «B» en matière d'environnement des affaires où la fiabilité et la disponibilité des bilans d'entreprises sont «très variables», alors que dans le précédent, l'Algérie était dans la catégorie «B» avec un risque «assez faible». La note «C» concerne donc les pays dont les perspectives économiques et financières sont «très incertaines», selon l'explication du rapport, et la probabilité moyenne de défaut des entreprises est «très élevée». Figurent dans cette catégorie notamment l'Afrique du Sud, l'Egypte, le Liban, le Brésil, la Russie et la Grèce. Dans son analyse sur l'Algérie, la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur a indiqué que l'économie hors pétrole a certes présenté des signes de ralentissement, mais ils concernent principalement le secteur manufacturier et le secteur public. Les services et les secteurs liés à la consommation sont quant à eux restés «dynamiques», a estimé la Coface qui a constaté que les dépenses des ménages sont restées «soutenues» en partie «grâce au maintien des subventions hors énergie». Le rapport fait observer aussi que face à un risque de ralentissement «prolongé» suite à une baisse des investissements en capital, les autorités algériennes avaient maintenu les dépenses sociales et une réforme de la fiscalité des entreprises du secteur privé. «Les mesures d'austérité annoncées en 2017 devraient cependant conduire à une nette décélération de l'activité, mais le gouvernement prévoit dans le même temps de lancer un plan de diversification économique sur la période 2016-2019», rappelle le rapport, soulignant que ce programme aura pour objectif de favoriser 18 filières industrielles et d'amorcer la relance et l'intégration des industries ainsi que la création d'emplois. Cependant, la Coface a estimé que la légère augmentation du prix du pétrole attendue en 2017 «ne suffirait pas à faire baisser la pression sur les finances publiques et les exportations, qui continuerait à peser sur l'environnement macroéconomique national», voyant, dans la hausse des taxes et de l'inflation, une contrainte pour la consommation des ménages. Sur le plan des dépenses, l'analyse de la Coface fait ressortir une diminution du déficit public en 2016, prévoyant le maintien du déficit de la balance commerciale «en dépit des tentatives de la part des autorités de juguler la facture d'importations», indiquant que l'Algérie reste, en plus, «largement tributaire» de son partenaire européen.