10.000 tonnes de pomme de terre stockées dans les chambres froides seront mises sur le marché durant cette période des intempéries. La flambée des prix des produits alimentaires durant ces derniers jours, à cause des intempéries ayant causé une perturbation dans l'approvisionnement des marchés et des étals, a fait réagir les pouvoirs publics. Le ministre de l'Agriculture Abdesslam Chelgham dont le département est concerné par cet état de fait a décidé de réagir à partir d'hier, en recourant au système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac), pour approvisionner les marchés en certains produits de large consommation, tels que la pomme de terre. Abdesslam Chelgham qui intervenait avant-hier lors d'un point de presse tenu en marge de la signature d'un protocole d'accord avec des investisseurs américains portant réalisation de plusieurs projets d'investissement dans le domaine agricole dans la wilaya d'Adrar, a fait savoir «que de grandes quantités de pomme de terre seront mises sur le marché, afin de pallier la rareté de ce produit sur les étals». Le ministre, qui a pris le soin de rassurer les citoyens quant à la disponibilité de ce produit en quantités suffisantes aussi bien dans les chambres froides que dans les champs, a expliqué que les seules raisons de l'indisponibilité de ce produit, «sont les mauvaises conditions météorologiques», lesquelles ont pu empêcher les agriculteurs de se rendre dans les champs pour cueillir la pomme de terre. Les mauvaises conditions météorologiques, précise par ailleurs le ministre, dans certaines régions réputées pour la production dans cette filière, ont même empêché la circulation routière. Chose qui s'est répercutée sur la régularité d'approvisionnement des marchés. La mise sur le marché de grandes quantités de pomme de terre, permettra en outre, ajoute Abdesslam Chelgham, «de couper la route aux spéculateurs qui profitent de ces conditions pour revoir à la hausse les prix de ces produits». Cela est déjà arrivé dans de nombreuses régions du pays où, faut-il le relever, les prix de certains produits de large consommation, tels que la tomate, le poivron, la pomme de terre,l'oignon ont triplé. Hier dans la capitale les prix de la tomate et du poivron ont frôlé les 180 DA, la pomme de terre de moindre qualité a atteint les 70 DA, idem pour l'oignon (100DA), les carottes, la courgette et le concombre 140 DA. Il faut dire que ces légumes n'ont été exposés qu'en petites quantités quand ils ne sont pas totalement absents. La raison, s'accordent à dire les commerçants apostrophés: la rareté de ces produits au niveau des marchés de gros. Bien entendu, la situation s'explique, selon eux, par l'état dégradé des routes qui a empêché les agriculteurs des wilayas de l'intérieur d'approvisionner comme d'habitude les marchés de gros de la capitale. Présent à la cérémonie de signature du protocole d'accord en question, Ahcèn, Kedmani, président de l'Association nationale des producteurs de la pomme de terre, a indiqué que la décision du ministre de l'Agriculture de recourir au Syrpalac, a été prise d'un commun accord avec les représentants des producteurs de la pomme de terre à l'échelle nationale avec lesquels il s'est entretenu lors d'une réunion tenue dimanche dernier au siège du ministère. La décision phare de cette réunion, a souligné le président de l'Association nationale des producteurs de la pomme de terre, est de mettre sur le marché une quantité dépassant 10.000 tonnes. «La mise sur le marché de cette quantité va s'étaler tout au long de la période des intempéries (10 jours) selon les prévisions de l'Office national de météorologie (ONM).» Cette quantité va faire baisser le prix de la pomme de terre à 30 DA, a rassuré Kedmani sur un ton affirmatif.