Déminage des lignes Challe et Morice, un nouvel exploit de nos soldats Près de 9 millions de mines antipersonnel ont été détruites en une cinquantaine d'années de travail acharné, ce qui a permis d'assainir plus de 62.000 ha de terres afin de les exploiter dans le cadre de la relance du développement local. C'est fait! Les lignes Challe et Morice ont été totalement débarrassées du legs empoisonné de l'ère coloniale, à savoir les mines antipersonnel. C'est ce qu'a annoncé, hier, le général-major Boualem Madi, directeur de la communication, de l'information et de l'orientation de l'état-Major de l'ANP, lors d'une conférence de presse exclusivement dédiée à ce grand exploit de l'armée. Près de neuf millions de mines antipersonnel ont été détruites en une cinquantaine d'années de travail acharné des groupes de déminage de l'ANP qui ont été mis en place au lendemain de l'indépendance, avant d'évoluer jusqu'à devenir une référence mondiale dans le domaine. «L'achèvement de l'opération de déminage couronne plus de 50 années d'efforts continuels et de travail sur le terrain pour l'éradication définitive du fléau des mines de notre pays, ce qui a permis la destruction de 8854.849 mines», a souligné le même responsable. «L'achèvement de l'opération de déminage et de destruction des mines a permis la livraison aux autorités locales de 62421,194 ha de terres assainies afin de les exploiter dans le cadre de la relance du développement local dans les zones frontalières», a-t-il poursuivi avec une grande fierté. Il faut dire qu'il y a de quoi être fier de la réussite de ce travail de fourmi aux dimensions humanitaires et de développement local. Ce fléau a non seulement mis en quarantaine de vastes territoires mais a surtout coûté la vie à des citoyens innocents et causé des milliers de victimes tout au long des bandes frontalières Est et Ouest du pays, que ce soit durant la période coloniale ou même après l'indépendance. Ce qui confirme une fois encore le professionnalisme et la compétence caractérisant les unités spécialisées chargés de cette mission délicate. Surtout que comme le fait savoir le général Madi, «ces opérations accomplies par des détachements spécialisés du génie de combat relevant du Commandement des forces terrestres, se sont déroulées dans des conditions très difficiles, à commencer par l'effet des conditions météorologiques, la difficulté des reliefs, l'intensité des massifs forestiers ainsi que l'effacement des repères des lignes minées». De son côté, le colonel Gherabi, chargé du dossier «mines antipersonnel», a d'abord tenu à saluer les efforts des hommes qui ont travaillé d'arrache-pied sur le terrain, avant de mettre en évidence le fait que le déminage totale des frontières Est (400 km minés) et Ouest (700 km minés) du pays a été réussi six mois avant l'échéance fixée. «Le 1er décembre 2016, avec la libération des zones minées relevant des communes de Oued Fragha/Guelma et de Chihani Bachir/EI Tarf, l'objectif assigné au titre de ce Programme a été atteint. Aujourd'hui, le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah me fait l'insigne honneur de me permettre d'en faire l'annonce devant vous. L'Algérie peut déclarer avoir formellement exécuté le plan national de travail pour la période de prolongation 2012/2017, cinq mois avant la date échue», a-t-il assuré. «Les efforts laborieux de l'ANP en termes de destruction des mines témoignent du respect de l'Algérie envers ses engagements internationaux, notamment l'article 5 de la Convention d'Ottawa, relatif à l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transport des mines antipersonnel, ce qui a été couronné par l'organisation de la première opération de destruction des stocks de mines antipersonnel, au mois de décembre 2004 au polygone de tirs de Hassi Bahbah (1ère Région militaire), supervisée par le président de la République, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale», a-t-il poursuivi. Cette première opération «a été suivie par plusieurs autres opérations de destruction de mines, clôturées lors d'une cérémonie organisée au mois de novembre 2005, sous l'égide du président de la République, et ce, en présence du corps diplomatique accrédité en Algérie, des observateurs internationaux, des organisations non gouvernementales, ainsi que des représentants de la société civile», a-t-il rappelé. Cette réussite bien de chez nous a été grandement saluée par les Nations-unies. «Le programme algérien a, par deux fois, tenu la tête du classement mondial établi de la part d'un panel d'évaluateurs indépendants activant dans le domaine du déminage humanitaire des programmes de déminage des Etats parties», a révélé le même responsable militaire. «Il a décroché la mention «bien» puis «très bien» et une note de «7,8/10» puis de «8,1/10», ce qui souligne la distinction particulière de la pratique algérienne (notre pays est le seul à détenir la mention précitée) et la performance, en hausse, du programme algérien», a t-il conclu. Voilà donc un nouvel exploit de nos soldats qui ont fait de ce qui était jadis des terres de chaos et de feu, une terre de développement et d'avenir...