Les localités d'Amizour, d'El-Kseur, d'Ouzellaguen et d'Akbou continuent à vivre au rythme de la violence. Les affrontements qui ont débuté jeudi dernier après que les sit-in et autres rassemblements organisés par l'aile radicale du mouvement citoyen pour dénoncer les négociations, se sont transformés en affrontements entre les éléments de la Gendarmerie nationale et des jeunes surchauffés. Cette violence, qui prend des proportions alarmantes, risque de se poursuivre dans les jours à venir. L'absence de résultats probants de la réunion d'Alger entre le Chef du gouvernement et les dialoguistes, à même d'atténuer un tant soit peu la colère, est pour beaucoup dans la recrudescence enregistrée dans les journées de vendredi et de samedi. Vendredi après-midi, les jeunes de la localité d'El-Kseur sont allés provoquer les éléments de la Gendarmerie stationnés sur les terrasses des brigades et qui ripostaient par des jets de pierres et le lancement de bombes lacrymogènes. Parfois, ils opèrent des sorties spectaculaires à bord de fourgons cellulaires, pour traquer les émeutiers de plus en plus menaçants. Après le f'tour, les jeunes se rassemblent et entament spontanément une marche en scandant des slogans hostiles aux négociateurs et au pouvoir, obligeant les commerçants à baisser rideau. De passage par hasard sur les lieux, le président de l'APC d'El-Kseur a subi la furie des manifestants qui s'acharnent sur son véhicule à coups de pierres et autres projectiles. Emportés par leur colère, les émeutiers s'orientent vers le nouveau siège de daïra qu'ils saccagent avant de rendre visite, pour la deuxième fois depuis le début des événements, aux sièges de la recette des impôts et du tribunal. La colère monte encore d'un cran lorsqu'un groupe de manifestants s'en prend au domicile d'un délégué qui se trouve en réunion à Alger, en l'incendiant. Ces affrontements se sont poursuivis jusqu'au petit matin. La journée d'hier a vécu les mêmes scènes avec en plus, une grève générale des écoliers tous secteurs confondus qui ont préféré s'adonner aux émeutes. On parle de deux arrestations et plusieurs blessés. Selon d'autres sources concordantes, les mêmes scènes de violence ont eu lieu dans les autres localités, également agitées depuis trois jours. Il est à signaler enfin que dès le début des émeutes, les axes qui mènent vers ces localités ont été barricadés pour empêcher l'arrivée des renforts.