Tandis que le Chef du gouvernement exprime sa volonté devant les délégués de satisfaire la plate-forme d'El-Kseur, la Kabylie fait valoir sa sagesse et attend. La Kabylie a, d'ores et déjà, imposé le dialogue et la paix à ses délégués. En même temps qu'elle faisait tomber les arguments peu convaincants des jusqu'au-boutistes, la Kabylie délivrait un satisfecit aux dialoguistes. «Maintenant, la balle est dans le camp du pouvoir», commentaient les habitants du Djurdjura après avoir décliné froidement l'appel aux sit-in des radicaux pour protester contre la rencontre Benflis-ârchs. Le chef de l'Exécutif dans son intervention s'est beaucoup plus adressé aux citoyens de la Kabylie qu'aux délégués venus le rencontrer. Faisant preuve de sincérité et de rationalité, le Chef du gouvernement a réaffirmé la volonté du Président non pas seulement de satisfaire les revendications contenues dans la plate-forme d'El-Kseur, mais également d'éloigner le pays de ce grand gouffre où rôdent les inégalités, la peur, l'exclusion et la violence. En très peu de mots, avec une extrême pudeur, le chef de l'Exécutif a répondu aux attentes des populations du Djurdjura et par-delà aux hommes et aux femmes de ce pays. Sur un ton de réconciliation, il exhorte les gens et les concepteurs de la plate-forme d'El-Keur à plus de conviction et de sagesse. «On n'est ni des perturbateurs ni des mercenaires. Nous ne cherchons à démolir personne (...), nous exigeons notre statut de citoyen algérien accompli, nous voulons vivre notre algérianité pleinement, loin des dérives auxquelles poussent les uns et les autres», commente un citoyen du douar des Aït Yahia Moussa au lendemain de la rencontre. Et d'ajouter: «Ceux qui enflamment et poussent les jeunes à l'affrontement, n'ont qu'à montrer les premiers l'exemple (...). Qu'ils donnent leurs enfants à la rue en guise de bonne foi de ce qu'ils disent. Sinon qu'ils cessent de jouer à Genet et à Zola qu'ils font pleurer dans leurs tombes.»