La grille des salaires du Cnes, rejetée par les autorités, est à l'origine de cette action de protestation. Les représentants syndicaux de l'enseignement supérieur entendent également à travers cette journée d'action mobiliser autour du statut particulier des universitaires. La campagne pour l'application du programme d'action du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) a débuté hier, à l'université Houari-Boumediene de Bab-Ezzouar. Dans un communiqué adressé aux différents corps d'enseignants, dont une copie a été envoyée à notre rédaction, la section syndicale rappelle que ledit programme a été conçu en décembre dernier, à Oran, lors d'une rencontre nationale. à l'origine du malaise, le refus des pouvoirs de “discuter de la grille des salaires”, proposée par le syndicat des enseignants universitaires. Par ailleurs, le statut général de la Fonction publique qui, pour rappel, devait être débattu à la session d'automne de l'APN, a été renvoyé, suscitant ainsi colère et mécontentement dans les rangs du Cnes. Pour ce dernier, les autres points de sa plate-forme de revendications n'ont pas connu d'avancée, à l'exemple du problème de logement et de la gestion actuelle de l'université algérienne. Pour la section syndicale de l'USTHB, cette gestion est marquée du sceau de l'opacité et du clientélisme des stages et des bourses de formation à l'étranger, ainsi que par des dysfonctionnements : marginalisation du corps enseignant, “gestion irresponsable” du problème de la soutenance de la thèse de doctorat d'état, “absence de plan de gestion” de la carrière des enseignants et d'une politique “claire et rationnelle” de formation, déficit “chronique” en enseignants permanents, etc. à ce tableau viendrait se greffer “l'abus de pouvoir des responsables académiques”, lequel se traduit par l'absence de réunions au niveau des facultés ou départements, le manque “dramatique” d'information des enseignants sur un certain nombre de budgets (de formation, des laboratoires…), “l'intrusion” dans les prérogatives des conseils scientifiques des facultés pour la composition des jurys de thèse et l'organisation des soutenances de thèses, et la gestion “chaotique” de la pédagogie. C'est cette situation “dramatique” de l'université et la réponse négative de la tutelle, quant à la satisfaction des revendications du Conseil national, qui ont poussé le Cnes à durcir le ton, en initiant une “contestation graduée”, qui commencera le mardi 24 janvier, par un débrayage à l'échelle nationale. Dans son communiqué, la section de l'USTHB indique que durant cette journée, les enseignants de l'université de Bab-Ezzouar observeront un piquet de grève à partir de 8h et participeront à une assemblée générale à 10h. “Le vote pour la semaine de grève du 25 février au 2 mars 2006 commencera à 11h au niveau des 8 facultés de l'USTHB”, informe-t-elle, sans omettre de rappeler qu'une “grève ouverte” est prévue pour le mois de mai. “Nous ne pouvons pas nous comporter en simples spectateurs. Notre responsabilité et notre dignité sont pleinement engagées”, déclare la section Cnes-Usthb. Celle-ci estime, en outre, que la situation à laquelle est parvenue l'université algérienne est problématique. “Aucun redressement possible du pays ne peut être sérieusement envisagé sans un redressement de l'université algérienne et du système éducatif dans sa globalité”, note-t-elle dans son communiqué. Hafida Ameyar