La défaite de Daesh en Syrie ne réduit pas de son potentiel de nuisance en Libye et plus largement dans le Maghreb. C'est la conclusion du quatrième rapport de l'ONU sur l'organisation terroriste. «La menace que représente Daesh pour la Libye et les pays voisins reste présente», note ledit rapport qui estime que les frappes américaines massives sur Syrte, a permis de le circonscrire, mais la menace demeure presque intacte en raison de la dispersion des terroristes aux quatre coins de la Libye. L'ONU qui s'est basée, dans la rédaction de son rapport sur les renseignements fournis par les gouvernements maghrébins, relève que Daesh dispose encore de capacités opérationnelles en Libye. La preuve de ce taux de nuisance inquiétant, aux yeux de l'ONU, est significative dans l'attentat suicide perpétré à Benghazi le 18 décembre 2016. C'est un signe du maintien d'un niveau d'organisation et de moyens suffisamment important pour un probable redéploiement ailleurs que dans le fief traditionnel de l'organisation terroriste. Le facteur véritablement essentiel qui fait dire à l'ONU que Daesh est encore puissant dans la région est en rapport avec le nombre de combattants dont il dispose et qui se chiffrent à plus de 3 000. Cela suffit au rapporteur de l'ONU pour affirmer que Daech «continue de représenter une grave menace pour les pays voisins de la Libye». Les deux attentats perpétrés en novembre contre les forces de sécurité tunisiennes et un troisième attentat-suicide exécuté dans une cathédrale au Caire, apportent autant d'indices confirmant les appréhensions de l'Onu. Les actions des pays concernés par cette menace ne constituent pas une garantie suffisante pour espérer l'éradication de l'organisation criminelle, puisque révèle le rapport, «les Etats membres estiment que les pressions constantes exercées sur Daesh en Libye pourraient conduire le groupe à adopter un mode opératoire qui se rapproche de celui d'autres entités affiliées à Al-Qaîda». Pareille perspective «signifie que certaines cellules de Daesh pourraient chercher à se rapprocher des entités affiliées à Al Qaîda dans la région», prévoit l'ONU. Cette option n'est pas à écarter, souligne-t-on de même source, pour la simple raison que Daesh progresse en Afrique de l'Ouest et au Sahel. Les récents attentats perpétrés au Niger et au Burkina Faso, en témoignent. Il reste, soutient le rapport, que le groupe a une présence encore très minoritaire dans ces régions. Dans le reste du monde, l'offensive généralisée contre Daesh l'oblige à une position défensive, relève l'ONU, mettant en exergue la perte de territoire et la probabilité d'un retour à un stade d'organisation clandestine dans de nombreux points dans le monde. La pression qui s'exerce de toutes parts, rend même difficile les recrutements, de sorte à ce que l'organisation n'opère que dans le Web profond, usant de cryptage complexe. Cela rend très difficile tout contact avec la jeunesse. Cela suppose que les rangs de Daesh auront beaucoup de mal à remplacer leurs pertes en hommes et en matériels. Mais ce recul n'enlève en rien la menace que cette organisation fait peser sur la société humaine, à travers notamment, l'encouragement de ses partisans qui se trouvent en dehors des zones de conflit à perpétrer des attentats.