Abrika parle du «retour à la légalité» en Kabylie. La révocation des élus de la Kabylie est plus qu'imminente et pourra intervenir dans les tout prochains jours. La décision du Front de libération nationale (FLN) de retirer ses élus de la région laisse entendre que tout est fin prêt pour organiser des élections partielles. Le FLN décide donc de se joindre au RND pour «l'intérêt de la région et du pays en général», et pourtant quelques semaines auparavant, le secrétaire général du parti, M.Abdelaziz Belkhadem, avait insisté «sur l'opportunité d'associer à cette décision les partis représentatifs dans la région, en particulier le FFS». Contacté par nos soins, M.Ali Laskri, premier secrétaire national du FFS nous a affirmé «qu' aucun contact n'a eu lieu entre les deux partis». «Notre parti agit dans la transparence. Si contact il y avait on l'aurait signalé à l'opinion publique». Le FFS, qui réitère refuser le dialogue «souterrain», estime n'avoir aucun commentaire à faire par rapport à la démarche du FLN: «Cette décision concerne le FLN et ses militants en premier lieu», précise notre interlocuteur. Par ailleurs, aucune information n'a filtré sur l'attitude que compte entreprendre le plus vieux parti de l'opposition qui possède plus de 400 élus, représentant par là même la première force politique dans la région. Le FFS, qui campe sur sa position, écartant la thèse du retrait de ses élus, à néanmoins réitéré à l'occasion de chaque sortie médiatique qu'il agirait dans le cadre de la loi. Il reste à savoir si Aït Ahmed décidera de prendre part aux élections partielles, ou s'il optera pour le boycott. Pour rappel, le FFS a émis des préalables à l'offre du dialogue du chef du gouvernement, M.Ahmed Ouyahia, parmi lesquels, on citera principalement celui lié à la transmission en direct des débats entre les deux parties. Sur le terrain, la décision d' Ouyahia n'a pas été suivie de geste palpable, du moins jusqu'à l'heure actuelle. Par ailleurs, M.Belaïd Abrika, porte-parole du mouvement citoyen s'est félicité de la décision du FLN: «Nous estimons que c'est une position responsable qui répond aux attentes des citoyens». Cette mesure, contribuera, selon notre interlocuteur «au règlement de la crise qui secoue la région». Abrika parle du «retour à la légalité» en Kabylie. En fait, de son avis, la région sera mieux gérée par les représentants des archs qui possèdent la légitimité populaire. Les archs participeront-ils à ses élections et sous quelle casquette? Abrika se montre très peu prolixe sur cette question. Par ailleurs, il n'a pas écarté cette thèse: «Je ne peux me prononcer sur cette question, c'est prématuré. Le mouvement à ses règles de fonctionnement et son règlement intérieur». Le mouvement des archs est en train de réaliser des avancées remarquables, notamment en ce qui concerne le dialogue avec le gouvernement, une donne qui pourrait conforter ses positions dans le cas où il déciderait de prendre part au rendez-vous électoral. Dans le chapitre du dialogue, il faut savoir que les deux parties sont en train de discuter sur le chapitre III du document de mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur qui comporte 25 points relevant de revendications démocratiques. Comme l'annulation de la règlementation interdisant l'organisation des manifestations publiques et restreignant les libertés individuelles et collectives, la séparation effective des pouvoirs, l'indépendance de la justice, la décentralisation et l'instauration de la démocratie participative d'arracher un engagement officiel de l'Etat algérien, ainsi que la satisfaction de la revendication amazighe dans toutes ses dimensions par sa constitutionnalisation, la consécration le caractère amazigh de l'identité du peuple algérien dans la Constitution, et l'intégration de tamazight dans l'article 3 de la Constitution comme langue nationale et officielle. Dans ce chapitre, l'on note que le Conseil de gouvernement, réuni le 6 avril, a adopté deux décrets exécutifs en vue de promouvoir l'enseignement de tamazight.