L'Intersyndicale dénonce les dispositions introduites dans la nouvelle loi sur la retraite, qualifiées d'anticonstitutionnelles et qui marquent la rupture avec les politiques sociales adoptées depuis l'indépendance. Les nouvelles lois sur la retraite et celle des finances adoptées récemment par le gouvernement et qui sont entrées en vigueur depuis le 1er janvier dernier, ne cessent de provoquer la colère de l'intersyndicale qui se prépare à saisir le Conseil constitutionnel. Cette dernière a programmé une journée d'étude aujourd'hui au cours de laquelle, des experts du monde du travail, des députés et des représentants des syndicats autonomes vont tenter de confirmer l'anticonstitutionnalité de ces deux lois entrées en vigueur le 1er janvier dernier et qui ont suscité un débat houleux au sein de la classe ouvrière qui dénonce avec rigueur une atteinte, programmée, aux droits et acquis socioprofessionnels des travailleurs. L'intersyndicale estime que ces nouvelles lois marquent une rupture, inavouée par le gouvernement, avec les politiques sociales mises en place par les gouvernements successifs depuis l'indépendance de l'Algérie. Cette journée d'étude à l'initiative de l'intersyndicale s'inscrit dans son programme de la sensibilisation de la classe ouvrière sur la nécessité de former bloc pour contrer la nouvelle politique sociale du gouvernement. L'intersyndicale compte saisir le Conseil constitutionnel sur l'anticonstitutionnalité de ces lois considérées comme une «atteinte» aux droits des travailleurs. Certes, le gouvernement justifie sa position, vis-à-vis de ces questions, par la crise économique et financière qui a touché le pays après la chute des cours du pétrole sur le marché international et juge que ces décisions sont irrévocables et qu'il ne fera aucun recul face à la pression de l'intersyndicale sur les dossiers d'actualité, à savoir la suspension de la retraite proportionnelle et l'âge de départ à la retraite fixé à 60 ans avec la possibilité d'un prolongement de l'âge de départ à la retraite à 65 ans pour certaines catégories de travailleurs. «Cette mesure vise, selon le gouvernement, à la préservation du système national de retraite basé sur le principe de solidarité intergénérationnelle et l'équilibre financier de la CNR», ce qui irrite la classe ouvrière qui s'est constituée en bloc composé de 13 syndicats autonomes pour défendre «le reste des acquis sociaux professionnels des travailleurs». L'intersyndicale évoque, également, la question de l'érosion du pouvoir d'achat des travailleurs après l'adoption de la loi de finances qui marque une rupture avec les politiques sociales traditionnelles défendues par les gouvernements successifs depuis l'indépendance de l'Algérie. Le bras de fer qui oppose les syndicats autonomes et le gouvernement risque de ne pas connaître son épilogue de sitôt, du moment que les deux parties campent sur leurs positions et chacun refuse de faire des concessions pour ne pas perdre la face. Enfin, l'intersyndicale a brandi l'arme de la grève, comportement violent mais légal, pour mettre la pression sur le gouvernement afin de donner suite à sa plate-forme de revendication. Ce dernier appelle à une mobilisation record des travailleurs lors des sit-in programmés dans quatre wilayas du pays pour la journée du 28 du mois en cours.