Dans un entretien à Afrique Asie l'ambassadeur d'Algérie à Bruxelles a remis les pendules à l'heure suite aux commérages de la presse marocaine. Les responsables marocains ont la langue bien pendue depuis que leur pays a été admis au sein de l'Union africaine. Certains de leurs journalistes ont par contre la «gâchette» un peu trop facile. Les uns comme les autres sont à côté de la plaque. Ils persistent toutefois à véhiculer un discours erroné servi à l'unisson pour tromper leur opinion publique. Une preuve incontestable de la panique qui s'est emparée du Makhzen. Dès que la diplomatie algérienne se met en branle, le pouvoir marocain entre en transes. La visite effectuée à Bruxelles tout récemment par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra a été comparée à des «tribulations» dans un article publié sur le site de l'agence officielle de presse marocaine, MAP. L'ex-porte-parole du ministère des Affaires étrangères éclaire l'opinion publique sur les objectifs de ce déplacement et met à nu la politique de désinformation aiguillonnée par Rabat. «Effectivement, cette visite qui s'inscrit dans le sillage des traditions de concertation et d'échanges entre les responsables algériens et européens est importante à plus d'un titre. Elle intervient à moins de quatre semaines du Conseil d'association Algérie-UE, qui aura lieu le 13 mars 2017... Il s'agit d'une nouvelle impulsion que les deux parties entendent donner au partenariat Algérie-UE, qui traduit en fait la densité et le caractère exemplaire et stratégique des relations bilatérales», a-t-il expliqué dans une longue et exclusive interview accordée au magazine Afrique Asie. Elle doit se tenir au moment où la diplomatie algérienne rayonne sur le plan international alors que la solidité de son économie est louée par le FMI tandis que le département d'Etat US a élevé notre pays au rang de partenaire stratégique solide. Cela suffit à faire ruer le pouvoir marocain dans les brancards. Interrogé sur les conséquences de l'arrêt de la Cour de justice européenne prononcé le 21 décembre 2016 qui a signifié le statut distinct et séparé du territoire du Sahara occidental et les arrangements que pourraient conclure l'Union européenne et le Maroc pour le contourner, le responsable algérien a répondu par une autre interrogation qui met en jeu la crédibilité de l'UE. «En fait, la question qui mérite d'être posée est la suivante: Est-ce que la Commission européenne peut délibérément prendre ses distances par rapport à la justice et à l'Etat de droit?» s'est-il demandé. «Les arrêts de la Cjue ont force exécutoire à compter du jour du prononcé et ni le Conseil ni la Commission ni le Parlement européen ne peuvent revenir sur ses jugements», a souligné Amar Belani. Concernant les atermoiements marocains qui considèrent que «la flamme de l'UMA s'est éteinte et que l'idéal maghrébin se trouve trahi...», l'ex-porte-parole du MAE a succinctement énuméré quelques dates historiques qui ne laissent aucun doute sur la responsabilité que porte le Maroc dans la «mise à mort» de l'Union du Maghreb. «Ce n'est pas l'Algérie qui a gelé officiellement sa participation aux travaux de l'UMA en 1995» ni «remis en question le consensus partagé lors du sommet de Zéralda de juin 1988 - qui a servi de plateforme pour le lancement de l'UMA en février 1989 - selon lequel la relation bilatérale et le processus de l'intégration maghrébine doivent être préservés et découplés de la question du Sahara occidental», a rappelé Amar Bélani comme pour débusquer cette amnésie feinte du Maroc.