La place El-Qods est située au niveau du quartier de la plaine au centre-ville de Béjaïa. Inaugurée il y a une quinzaine d'années, cette place donne sur l'avenue de la gare, et aurait fait le bonheur de plus d'un citoyen soucieux de l'esthétique de sa ville. Ces dernières années, on assiste à un phénomène des plus persistants dans notre pays et qui semble avoir également élu domicile au niveau d'El-Qods: le trabendo. En effet, chaque jour que Dieu fait, jeunes et moins jeunes s'agglutinent telles des abeilles autour de cette placette. Trabendistes, commerçants d'un jour, affairistes ou businessmen, les titres ne manquent pas pour désigner ces «vendeurs à la sauvette» qui ont eu affaire à maintes reprises aux agents de l'ordre. En vain. Telle une gangrène, le fléau persiste et évolue pour atteindre la proximité d'un arrêt de bus mitoyen d'une école primaire. Cette dernière est devenue d'ailleurs, par la force des choses, une école dans un souk. «Aberrant, nous dira un parent d'élève, nos enfants ne peuvent ni étudier ni se concentrer. Vous imaginez tout ce marché aux puces et tous les bruits qui en découlent à longueur de journée...!» Vêtements, chaussures, produits alimentaires, cosmétiques, jouets, etc. et diverses marchandises sont étalés à même le sol et parfois piétinés par des passants qui trouvent des difficultés pour traverser ces lieux. Des «agents de change», improvisés, vous tirent par la manche pour vous proposer des devises fortes faisant de leur «bourse» un moyen de gain facile. La place El-Qods est donc ce lieu privilégié pour toutes les transactions et les marchandages... La question qui se pose est: Qu'attend-on pour mettre fin à ces «images» qui ternissent à plus d'un titre le paysage de la ville et dérangent à n'en pas douter la quiétude d'une école et la scolarité de nos enfants? D'autres «images similaires» à travers la ville de Béjaïa. Si les unes sont moins tapageuses, les autres reflètent en revanche le laisser-aller d'une société livrée à elle-même.