La réunion du secrétariat exécutif, qui a eu lieu hier, s'est penchée sur la poursuite des réformes organiques du plus vieux parti du pays. Contrairement aux apparences, le FLN ne fait pas face à une crise «importante». C'est ce que nous ont affirmé hier des sources proches de sa direction nationale. Celles-ci, très bien informées de la situation qui prévaut en son sein, nous ont indiqué que «ce sont des membres du secrétariat exécutif qui s'évertuent à manipuler discrètement les élus locaux de la Kabylie dans le but de déstabiliser et de fragiliser le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem». Nos sources, d'ores et déjà, prévoient que «cette fronde est assimilable à un simple nuage d'été, qui aura tôt fait de se dissiper». De nombreux élus locaux, très inquiets pour leur situation future, a-t-on appris, se sont déplacés à Alger même en vue de rencontrer Belkhadem ou bien le secrétaire national en charge des élus, également président de l'APN Amar Saïdani. Beaucoup sont, du reste, repartis très satisfaits une fois qu'ils eurent été rassurés. Belkhadem, nous dit-on, «a promis que les élus démissionnaires seraient protégés par le parti, notamment ceux qui font l'objet de poursuites judiciaires, bien souvent téléguidées dans le cadre de règlements de comptes entre les différents courants qui se disputent le contrôle de la région de Kabylie». Ce n'est pas tout. Belkhadem a également promis que «tous les élus qui se sont bien acquittés de leurs tâches seront automatiquement reconduits dans les prochaines listes de candidatures lors des élections partielles, dont la tenue, sauf important incident de parcours, semble prévue pour la fin de ce semestre». Pour nos sources, il ne fait aucun doute que «cette diversion et ces tentatives de déstabilisation n'ont aucune chance d'aboutir même s'il faut quand même se montrer vigilant». Nos sources rappellent que «les antagonismes qui ont secoué le premier parti du pays durant près de deux années avant que ne se tienne son congrès réunificateur, ne peuvent pas toutes s'estomper du jour au lendemain». A ce propos, justement, nos sources nous confirment que «la levée du gel des avoirs et des activités du parti a été prononcée par la chambre administrative près la cour d'Alger, à la fin de la semaine passée, alors que les documents relatifs au huitième congrès bis, dit rassembleur, ont été déposés au niveau du ministère de l'Intérieur, une fois traités correctement et légalement l'ensemble des recours introduits par les congressistes, lesquels étaient au nombre d'une centaine environ». Nous apprenons également que le secrétariat exécutif s'est réuni hier sous la présidence d'Abdelaziz Belkhadem en vue de se pencher sur d'autres questions organiques. Il est question de finaliser la réunification des rangs, loin d'être établie au niveau des kasmas, des mouhafadhas et des cellules. Dans un premier temps, il sera procédé à la mise en place de présidents de commissions transitoires au niveau de chaque wilaya, puis de chaque commune, avec dissolution des coordinations de l'ancien mouvement de redressement, et des mouhafadhas et kasmas afin d'aller vers des congrès locaux réunificateurs. Une réflexion a également été lancée dans le but de changer les appellations des structures locales, lesquelles rappellent les structures des anciens partis de gauche, dont il n'est plus question aux yeux du parti. C'est, du reste, à cette logique que répondait le FLN en remplaçant, à l'occasion de son huitième congrès dit rassembleur, son comité central par un conseil national et son bureau politique par des secrétariats nationaux et exécutifs. Le FLN, du moins sa direction nationale, continue dans le même temps de conjecturer l'éventualité d'un remaniement gouvernemental. Alors qu'aucune information sérieuse n'a encore circulé sur le sujet, nos sources «se demandent si l'annonce pourrait en être faite alors que le président Bouteflika effectue un long périple en de nombreuses régions du globe». Mieux, si tel ne doit pas être le cas, il est à rappeler, comme nous avons pu le confirmer auprès du bureau de l'APN, que le chef du gouvernement compte venir présenter son bilan le 27 du mois courant. Or, il est tout à fait exclu, politiquement parlant, qu'un changement de gouvernement se fasse au lendemain du «test réussi» d'une équipe gouvernementale face aux députés du peuple. Il est également peu probable que cela se fasse quelques jours avant la présentation du bilan, puisqu'il sera, au contraire, question d'élaborer un nouveau programme, selon les termes précis de la Constitution. Dans le cas où le remaniement gouvernemental viendrait à se confirmer dans le courant de ces deux semaines, il ne fait donc aucun doute que le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, annulera son passage devant l'APN.