La crise que connaît depuis plus d'une semaine la faculté des sciences politiques et des relations internationales d'Alger 3 de Ben Aknoun, n'a pas encore trouvé son épilogue. Dans un communiqué sanctionnant l'Assemblée générale des enseignants de cette faculté, les enseignants ont décidé de suspendre momentanément leur mouvement de protestation entamé, lundi dernier, le temps de la tenue de l'AG prévue jeudi prochain. Une décision prise «après examen des développements et des faits survenus depuis dimanche dernier». Il a également été convenu de charger le comité de suivi délégué par l'Assemblée générale de contacter le recteur de l'université Alger 3 et de négocier avec lui selon la plate-forme des revendications soulevées. Les enseignants ont appelé le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à assister aux séances de dialogue en tant que «garant» entre le comité de suivi et le recteur de l'université. Il a également été décidé de lancer une action judiciaire au nom des enseignants agressés jeudi dernier à la faculté des sciences politiques. Selon le communiqué, les participants à la réunion sanctionnée par l'installation d'un comité de dialogue formé de plusieurs enseignants ont proposé l'entame du dialogue à partir d'aujourd'hui. A l'issue de leur assemblée générale, les enseignants de la faculté des sciences politiques avaient exigé dimanche, l'ouverture d'une enquête «urgente» pour identifier et punir les responsables des agressions commises contre les enseignants réunis le 16 février pour débattre de leur situation socioprofessionnelle et élire le bureau du syndicat de l'université d'Alger. Dans une déclaration à l'issue de leur AG, les enseignants avaient condamné cette agression qui représente «un précédent d'une extrême gravité», et décidé «d'enclencher une grève de trois jours à partir de lundi, renouvelable si toutes les revendications ne sont pas prises en compte». Le malaise dans lequel se trouvent les différentes facultés de l'université d'Alger 3 est survenu lorsque des enseignants ont dénoncé la gestion plus que douteuse de l'université et prévu la tenue d'une AG élective pour l'élection du bureau du syndicat, des enseignants du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes). Ils ont appelé publiquement les autorités à ouvrir une enquête, notamment en ce qui concerne les «irrégularités» dans les modalités d'accès aux grades de mastère et de doctorat. Suite à ça, la tension est montée d'un cran entre le recteur et les enseignants du Cnes, ces derniers ont fait l'objet d'intimidations et d'insultes de la part de «certains agents», a témoigné Mohammed Rezig, coordinateur provisoire du Cnes et enseignant à l'université d'Alger3. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase est sans doute l'agression dont ont été victimes les enseignants au cours de la réunion d'installation d'un bureau du conseil national des enseignants du supérieur (Cnes). Ces derniers se sont fait tabasser par des baltaguias au sein de l'université des sciences politiques d'Alger. Ils étaient armés d'armes blanches et ont fait irruption dans la salle où la réunion se tenait dans le but de semer la pagaille. Certains des membres du Cnes ont été évacués à l'hôpital des suites de ces violences. Selon eux les assaillants sont de bons amis du recteur de l'université. L'affaire a été portée devant la justice, les enseignants ont exigé du ministère de l'Enseignement supérieur qu'une commission d'enquête soit mise en place pour identifier les auteurs de cet acte «gravissime». «Nous n'allons pas nous taire. Agresser un enseignant dans l'enceinte d'une université est inadmissible», a déclaré l'un des enseignants.