El Bahia à l'heure des législatives «Nous avons cru à une mine de stabilité», dira un dissident. «Hélas», a-t-il déploré tout en expliquant les raisons principales ayant motivé une telle dissidence. De la zizanie à la dissidence. C'est un passage brutal. L'Alliance nationale républicaine vient de subir un coup dur pouvant facilement nuire au reste des événements l'attendant dans le cadre de ses préparatifs pour les législatives de cette année. Un contingent entier, composé de plus d'une vingtaine de militants, vient de claquer définitivement la porte de la formation de Belkacem Sahli pour signer leur retour au bercail en ralliant la maison-mère les ayant formés, à savoir la formation de Ouyahia. C'est ce qu'indiquent plusieurs cadres du RND et dissidents de l'ANR expliquant que «plusieurs cadres de l'ANR ont rallié le RND de leur propre gré». «Des militants transfuges». Tel a été le qualificatif qui a été donné aux déserteurs. «Ils ont été accueillis dignement dans leurs locaux tout en leur ouvrant grandes les portes du parti», a-t-on expliqué ajoutant que «ces insoumis ont été guidés par un élu à l'APW d'Oran, Miloud Messabih». Dans le sillage de leur action, ils ont tenu une réunion de travail avec les cadres locaux dès avoir franchi le seuil de la maison du Rassemblement national démocratique. Dans sa page Facebook, le coordinateur du RND de la daïra d'Oran, Nabil Louhibi, a annoncé un tel retour tout en saluant les militants revenus à de meilleurs sentiments vis-à-vis du RND. Comme il a commenté un tel retour en déclarant que «le RND saura prendre soin de ses enfants sans prendre sa revanche sur eux». Une telle phrase est explicite à travers laquelle le coordinateur de la daïra d'Oran veut sans aucun doute dire que «le retour des militants dans le foyer RND est un signe de bon augure pour la continuité du militantisme menant le parti vers d'autres consécrations». D'autant que les militants du Rassemblement national démocratique sont, sans manifester leur velléité, plus que déterminés à aller de l'avant en se taillant le maximum des sièges parlementaires, cette fois tout en se plaçant en tant que puissance politique de premier ordre. Un tel coup a été opéré en fin de semaine alors que ces militants qui n'ont trouvé rien de mieux à faire que de quitter définitivement les locaux de l'ANR suite à une «guéguerre interne» opposant, pendant de longs mois, les réfractaires se «disputant» plusieurs points organiques dont entre autres le point culminant lié à la confection de la liste devant contenir les noms des candidats à aligner le jour du 4 mai. «Nous avons cru à une petite stabilité au niveau du parti mis en place par Réda Malek avant de passer le flambeau aux jeunes», dira un militant dissident. «Hélas», a-t-il déploré tout en expliquant les raisons principales ayant motivé une telle dissidence collective. Dans le sillage de ses propos, il dira d'un ton non moins acerbe que «les appétits et les convoitises politiciennes, électoralistes tournant autour du leadership ont pris de graves tournures tout en primant sur la situation organique du parti». Un tel coup n'est sûrement pas sans incidences directes sur le moral des troupes restantes au niveau de l'ANR étant donné qu'il a été opéré à quelques encablures avant le coup d'envoi de la campagne de persuasion. L'Alliance nationale est dans une phase plus ou moins critique, notamment en ce qui concerne la collecte de près de 5000 signatures lui permettant de prendre part à la course électorale. La mouvance islamiste, alliant pour la circonstance électorale le MSP et le Front du changement, s'est mise dans sa besogne dans un silence radio, sans feux de la rampe malgré la petite «zizanie» ayant sévi tout récemment autour de la confection de la liste devant la représenter le 04 mai. Ayant opté pour Ali Mechai pour guider leur liste commune, les deux partis ont, suite à une réunion marathonienne tenue en fin de semaine, tranché le cas de la deuxième place en l'accordant à la femme d'affaires, Mme Aïcha Hadjar. Celle-ci a brigué auparavant un mandat de députée sous la bannière du Mouvement de la société pour la paix, MSP. Elle a rejoint la fraction de Menasra Abdelmadjid suite à la dissidence de ce dernier guidant un groupe de militants pour mettre en place le Front du changement national, le MCN. Le cadre du MCN, Amine Allouche, ex-député sous la coupe du MSP durant le mandat 2007-2012, est revenu lui aussi pour se tailler la quatrième place tandis que la troisième place est revenue au maire de la commune de Oued Tlélat, Hamou Gourara. A la faveur de ces arrangements consensuels, la mouvance islamiste (MSP et MCN) ont pu franchir le cap des petites zizanies sans trop de fracas. La marmite continue à bouillonner. Sa recette est focalisée autour de la chose politique, des législatives et tous les arômes qui se dégagent reconfigurent un tant soit peu la carte politique locale. Les élections devant se tenir dans la journée du 4 mai de l'année en cours, sont d'ores et déjà truffées de surprises.