Aujourd'hui, la vie de cette jeune femme au courage exemplaire ne tient qu'à deux bouteilles d'oxygène. Allongée sur son lit, le regard perdu, les traits tirés, un visage pâle qui exprime une lassitude de lutter au quotidien, Fatma est une jeune femme de 34 ans qui souffre depuis 2003 d'une maladie qui pourra mettre un terme à sa vie si un traitement adéquat ne lui est pas procuré, dans les plus brefs délais. Aujourd'hui, la vie de cette jeune femme au courage exemplaire ne tient qu'à deux bouteilles d'oxygène. C'est le seul moyen pour pallier la déficience respiratoire. Atteinte d'une embolie pulmonaire, à un degré très important, Fatma, qui a été hospitalisée à plusieurs reprises, a vu sa situation se dégrader sans qu'il y ait eu une prise en charge. Cette défaillance médicale va jusqu'au suivi thérapeutique, inégalement observé, pour une tentative de sauvetage de plus en plus mince car, affirme Fatma «la seule réponse qui m'a été donnée, est que mon cas est désespéré et ils ne peuvent rien faire pour moi. C'est faux, car mon médecin traitant a envoyé un rapport détaillé à un hôpital français pour étudier mon cas. Les médecins de cet hôpital ont répondu qu'il y avait une chance de guérison. Mais ils ont exigé une somme qui dépasse les 200 millions de centimes pour procéder à une transplantation pulmonaire» Ce qui dépasse de loin les moyens financiers de cette jeune malade. L'amertume de la jeune Fatma est compréhensible lorsqu'elle songe qu'il y a des possibilités de lui sauver la vie et que les carences administratives et autres contraintes risquent au contraire de l'écourter. Fatma parle avec difficulté, elle est essoufflée même si son effort est limité à quelques phrases exprimant son espoir de reprendre une vie normale. Cette jeune patiente ne quitte plus son lit ni sa chambre sauf pour être transportée à l'hôpital, lorsqu'elle fait une crise ou une hémorragie. «En Algérie, quand une personne est atteinte d'une maladie, souvent elle est condamnée car il n'y a pas de suivi médical pour la guérir. Ils baissent tout de suite les bras même s'il y a une chance de sauver cette personne», dira la soeur de Fatma qui mène une guerre acharnée contre la maladie de sa soeur, frappant à toutes les portes, en vain. «Nous avons demandé à l'hôpital algérien de faire cette opération, mais ils ne veulent pas prendre ce risque. Aussi, ils nous ont orientés vers l'hôpital français. Notre seul chance reste les Algériens qui ont toujours été solidaires en contribuant à sauver Fatma d'une mort certaine», conclut le père de Fatma dans un pathétique appel au secours. Un appel de détresse qui mérite un écho favorable de la population et du corps médical algérien.