La Première ministre britannique Theresa May a dénoncé hier l' «obsession» pour l'indépendance de l'Ecosse du parti nationaliste écossais SNP au pouvoir à Edimbourg, dans son discours d'ouverture du congrès du parti conservateur écossais à Glasgow. «Nous savons que le SNP n'arrêtera jamais de travestir la vérité pour dénigrer notre Royaume-Uni et pousser son obsession d'indépendance», a-t-elle dit dans une charge violente contre le parti de la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon. «Les habitants de l'Ecosse méritent un Premier ministre concentré sur leurs priorités» et «pas un nationalisme borné», a encore déclaré Mme May, citant l'éducation, la santé, la justice et l'amélioration du niveau de vie. Mardi, Nicola Sturgeon avait estimé qu'un nouveau référendum d'indépendance serait «légitime» voire «nécessaire» face au Brexit dont l'Ecosse ne veut pas et au refus de Londres d'impliquer le parlement régional écossais dans les négociations de sortie de l'Union européenne. 62% des Ecossais avaient voté pour rester dans l'UE alors que 52% de l'ensemble du Royaume-Uni avaient choisi la sortie, lors du référendum du 23 juin 2016. Les analystes s'attendent à ce que la dirigeante écossaise dévoile ses plans pour l'organisation d'un nouveau référendum, après celui de septembre 2014 qui avait échoué, lors du congrès du SNP les 17 et 18 mars. Le gouvernement britannique pourrait rejeter cette demande mais cela ne ferait qu'accentuer les tensions avec Edimbourg. Mme Sturgeon a répondu hier à Mme May en dénonçant «l'intransigeance» de son parti conservateur, qui refuse selon elle le dialogue sur le Brexit. Son bras droit Angus Robertson, vice-président du SNP, a fustigé «l'obsession» du gouvernement pour «un Brexit dur qui menace directement les emplois et les moyens de subsistance» des Ecossais. «Nous avons le devoir de défendre l'Ecosse et de proposer un projet pour protéger nos intérêts vitaux», a-t-il ajouté. Face aux attentes écossaises, Mme May a réaffirmé hier que son gouvernement allait négocier avec Bruxelles «dans l'intérêt de toutes les composantes du Royaume-Uni», soit l'Angleterre, l'Irlande du Nord, le pays de Galles et l'Ecosse. «Nous quittons l'UE comme une nation unie», a-t-elle affirmé.