Vu le nombre des candidats qui se sont manifestés, à savoir 6200 militants, la direction du parti sera désormais prise d'assaut par les contestataires. Des satisfactions, mais beaucoup de mécontents. La maison FLN bouillonne. L'affichage des listes électorales n'a laissé personne indifférent. Alors que les listes finales n'ont pas été publiées jusqu'à hier, des bruits se font déjà entendre. La direction de Ould Abbès n'est pas sortie de l'auberge. Après le casse-tête chinois du tri des dossiers, celle-ci passera à l'étape des réclamations. Les uns contestent leur exclusion des listes, les autres contestent leur classement en mauvaise position. «Il y a des candidats intrus qui se retrouvent en pole position et des cadres du parti sont classés en quatrième position», déplore une élue d'Alger candidate pour un deuxième mandat. Cette élue n'a pas caché sa colère de se voir dépasser par des personnes qui n'ont même pas la carte du parti. D'autres militants du parti ont fait part de leur désarroi. Je me suis retrouvé en quatrième position derrière un élu d'un autre parti qui a été parachuté à la dernière minute», a regretté un ancien vice-président de l'APN de Sétif. Selon lui, le classement de Boureghda qui n'avait aucun lien avec le parti a soulevé l'ire des gens de la région. «Des mécontentements affichés sur l'ensemble des mouhafada du parti», a soutenu Abdelkrim Abada. Contacté par nos soins, cet ancien cadre et membre du mouvement de redressement a dénoncé l'intrusion des gens qui n'ont aucun rapport avec le parti. «Les critères de sélection n'ont pas été basés uniquement sur le niveau d'instruction et le parcours de militant», a-t-il affirmé en précisant que l'opération a obéi à d'autres considérations, entre autres le régionalisme, le favoritisme et l'argent, Abada reconnaît que des cadres compétents ont été retenus dans les listes électorales tout en estimant que «cela n'est pas suffisant». Il a fait savoir que son téléphone n'a pas arrêté de sonner durant toute la journée d'hier. «Des cadres et des militants m'ont fait part de leur mécontentement sur des noms retenus sur les listes électorales», a-t-il dit. Ce dernier attend d'abord la publication de toute les listes pour voir ce qu'il y a lieu de faire. M.Abada déplore le black-out total observé par la direction du parti laquelle n'a pas jugé utile d'associer les anciens responsables à cette opération. Ce qu'il faut souligner est que le vent de la contestation risque de laisser des séquelles sur la maison FLN. Dimanche dernier, les militants et cadres se sont réunis devant la mouhafadha de Batna pour protester contre les gens qui ont été parachutés par d'autres parties. Les contestataires ont mis en garde contre une éventuelle crise qui risque de déclarer la guerre entre les différentes tribus de la région. Des contestations ont été également signalées à Guelma, Mascara et Biskra pour les mêmes raisons, à savoir l'intrusion des gens qui n'ont aucun rapport avec le parti, et ce, au détriment des anciens cadres et militants du parti. En France, les militants du FLN dans le Sud de la France menacent également de claquer la porte. En effet, dix mouhafedhs et membres du comité central du Sud de la France ont délcaré leur démission des rangs du parti suite à la désignation de Dahmani Bouhadjar tête de liste dans la deuxième circonscription en France. Dans un communiqué rendu public, les contestataires témoignent que le concerné ne réside pas dans cette région et n'a jamais milité dans le parti. Ces derniers précisent que le tête de liste n'a même pas déposé son dossier auprès de la commission des candidatures. Il faut rappeler qu'à chaque occasion électorale, l'ex- parti unique fait face à la fronde. Cette fois-ci la situation reste préoccupante. Vu le nombre des candidats qui se sont manifestés, à savoir 6200 militants, la direction du parti sera désormais prise d'assaut par les contestataires. Même si la direction générale a établi des grands efforts dans l'assainissement des rangs du parti, il n'en demeure pas moins que la satisfaction de toutes les parties reste une mission impossible.