Eepad entend généraliser l'utilisation de l'Adsl et vise à produire le premier ordinateur portable algérien. Chacun «pour» Eepad et Internet pour «tous». Le pari est difficile: faire entrer l'Adsl ( l'Internet à haut débit) dans - la totalité- des ménages à revenu moyen. Au risque de se dédire, il s'agit présentement d'un défi qu'il n'est pas tout à fait aisé de relever tant les foyers algériens restent, en grande partie, dépourvus d'ordinateurs. Le premier fournisseur- privé- d'accès à Internet Eepad, s'en est fait, lui, pratiquement un engagement solennel. Mais son directeur général s'est privé toutefois, lors d'une conférence-débat qu'il a animée hier au forum Mohamed Abderrahmani d'El Moudjahid à Alger, d'avancer une quelconque date. Actuellement, Eepad fait chorus avec l'opérateur public Algérie Télécom en vue de faire baisser les prix de l'Adsl à une moyenne de 1900 DA mensuelle. De là, Nouar Harzallah a fait valoir, tout au long de son intervention, les avancées que l'Algérie a enregistrées durant ces dernières cinq années, en matière de technologies de télécommunications grâce, soutient-il, à l'ouverture du marché depuis 1999. Et les chiffres qu'il a donnés semblent accréditer son constat: 1 million d'internautes en 2005 alors qu'en 2000 ils ne dépassaient pas les 10.000. Le nombre des cybercafés est passé de 500 à 6000 en cinq années. Les abonnés à l'Adsl, eux, ont connu un «boom» édifiant avec à la clé 112.700 personnes affiliées à l'Eepad: «Depuis 1999, notre pays, note M.Harzallah, se trouve dans une meilleure position par rapport à ses propres voisins et par delà les autres pays arabes» et d'argumenter: «Alger dépasse, à elle seule, les deux pays voisins pour ce qui est de l'utilisation de l'Adsl»; la couverture totale du territoire national interviendra, selon lui, au plus tard, le mois de juin prochain avec la mise en oeuvre d'une plate-forme de 100.000 nouveaux utilisateurs. Jusque-là, 33 wilayas sont opérationnelles. C'est ainsi donc que le patron d'Eepad a tenu à récuser le classement à la 80e place de l'Algérie dans le rapport du Forum économique mondial. Un détail à partir duquel il a mis en valeur les projets que sa société est sur le point de mettre en oeuvre dans la vulgarisation des Ntic comme le Triple Play dont les premiers tests sont prévus, selon lui, dans les prochains jours. le Triple Play est en quelque sorte un système qui permet l'accès à la télévision du type TNT (Télévision numérique terrestre) via l'Adsl à l'aide de modem branché à tout à la fois au démodulateur et au téléphone. Des contacts ont été, à cet effet, établis avec l'Entv avant le lancement officiel de ce programme avant la fin de l'année. L'autre objectif qui canalise les efforts de l'Eepad: la fabrication des ordinateurs portables (Laptog) en Algérie. En effet, l'usine, en construction à Annaba, entrera en service, d'après M.Harzallah, dès septembre prochain. Le prix du premier Laptog algérien ne dépassera pas les 60.000 DA. Pour la première année, les responsables de l'Eepad mettront sur le marché quelque 200.000 pièces pour passer l'année ensuite à 300.000 puis à 400.000 pour arriver à l'horizon de 2008 à 1 million de Laplog. Interrogé par ailleurs sur l'ambitieuse entreprise d'interconnecter via l'Adsl l'ensemble des lycées du pays — une idée sur laquelle avait insisté le président de la République -, l'orateur a indiqué que l'offre de l'Eepad a été transmise et attend la validation du ministère de l'Education: «Nous avons émis plusieurs propositions au ministère [de l'Education]. Nous sommes capables de parachever ce projet en deux mois», a-t-il expliqué en ajoutant qu'un autre programme, celui de l'enseignement à distance, a été également soumis à la tutelle. M.Harzallah a aussi insisté sur la volonté de son entreprise à faire impliquer la diaspora algérienne dans les projets de l'entreprise.