L'importation des bananes a été ouverte du 11 au 14 mars Alors que le bâtiment attend son ciment et les projets industriels attendent leurs matières premières, c'est aux «indispensables» bananes que les autorités donnent les premières licences d'importation de l'année... La banane: une priorité nationale! C'est en tout cas ce qui semble ressortir de la décision, dimanche dernier, du gouvernement de lancer le contingent d'importation de ce fruit exotique! En effet, alors que le premier trimestre de l'année est sur le point de s'achever, des voix se sont élevées pour appeler le gouvernement à lancer les fameuses licences d'importation qui bloquent plusieurs produits, dont le ciment et le rond à béton. Après plusieurs tergiversations, le ministre de l'Habit qui est ministre du Commerce par intérim avait annoncé, samedi dernier, en marge de sa visite à la Grande mosquée d'Alger, que l'octroi de ces fameuses licences d'importation des différents produits sera lancée le lendemain, c'est-à-dire dimanche dernier. Tout le monde s'attendait à voir le nouvelle liste, qui contient une cinquantaine de produits, publiée. Surtout que la liste des produits soumis à ces licences a été élargie avec notamment des produits agricoles de saison, les pièces détachées, des jouets pour enfants, des produits cosmétiques... Mais ne voilà-t-il pas qu'à cette fatidique date et à la surprise générale, le ministère du Commerce «pond» fièrement un communiqué annonçant que «le contingent quantitatif à l'importation des bananes a été ouverte du 11 au 14 mars en cours au titre du 1er semestre de l'année 2017». Ce contingent de 90.000 tonnes est réparti en deux tranches de 45.000 tonnes, chacune couvrant les deux premiers trimestres de l'année 2017, précise la même source. Quid des autres produits? La semaine est presque terminée et rien n'a filtré! Le gouvernement a vraiment la banane, puisqu'il semble faire de ce fruit exotique une priorité nationale. Sinon comment expliquer cette situation des plus burlesque? Les opérateurs économiques nationaux et étrangers activant en Algérie sont montés au créneau pour dénoncer cette «urgence nationale». Alors que les grands projets industriels qui sont censés sauver le pays attendent leurs matières premières, que le bâtiment attend son rond à béton et son ciment pour achever les projets de logements lancés à coups de milliards de dollars, de chantiers en suspens, les routes et les autoroutes, les hôpitaux, les écoles, la priorité est donnée à la banane. Il y a de quoi se tirer les cheveux. Il est à se demander si on n'est pas dans une république bananière...