Intérieur du musée Le ministère de la Culture n'a pas tardé à donner son aval pour lancer les travaux ainsi que la transformation des ex-Galeries algériennes en centre de rayonnement culturel. Le nouveau projet, tenant à coeur aussi bien au ministre de la Culture qu'à la direction de la culture d'Oran, sera inauguré le 21 du mois en cours. Il s'agit du Musée d'art moderne d'Oran, Mamo, dont le coup d'envoi officiel sera donné par le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi. Tel qu'il a été initié et prévu par le département de Mihoubi, le projet est d'un grand apport culturel pour la cité. Domicilié dans les défuntes Galeries algériennes, le Musée d'art moderne d'Oran comporte trois niveaux et un sous-sol. Il est situé en plein coeur de la ville d'Oran, très précisément dans la rue Larbi-Ben M'hidi. La mise en place d'un tel établissement est un honneur et un hommage rendus à tous les plasticiens algériens. Ledit projet a été défendu et soutenu par la directrice de la culture d'Oran, Rabia Moussaoui. Dans son acharnement pour sa mise en place, elle a décidé l'affectation dudit projet par le ministère de la Culture en date du 04 août 2007. Peu de temps après, la même direction passe à la vitesse supérieure dans ses démarches dans le cadre de la promotion de la valeur culturelle. Le 28 avril 2013, la direction de la culture passe au classement d'office de la bâtisse dans la liste nationale des biens culturels protégés. Ce n'est pas tout. Ledit établissement a, peu de temps après son classement, été confié à l'Agence nationale de gestion des grands projets du ministère de la Culture, suite à des fiches techniques élaborées par la direction de la culture, pour sa réhabilitation, en Musée d'Art moderne, à l'image de celui d'Alger. Tout le monde met sa patte Conçu en tant que projet d'envergure, le département de Mihoubi n'a pas trop tardé à donner son aval pour lancer les travaux ainsi que la transformation des ex-Galeries algériennes en centre de rayonnement culturel. C'est ainsi que le ministère de tutelle, la wilaya d'Oran et la direction de la culture se sont alliés pour défendre cette causse tout en la boostant. Ce gigantesque monument culturel, devant changer les us des usagers de la rue Larbi-Ben M'hidi, est mis en place. La wilaya d'Oran mérite-elle un tel projet semblable à celui des grandes villes méditerranéennes comme Alger, Strasbourg et Paris? Aucun ne dira le contraire. D'ailleurs, un comité d'organisation est mis en place. Il est composé de la directrice du Musée national des beaux-arts d'Alger, Dalila Orfali, de la directrice de la culture de la wilaya d'Oran en l'occurrence Rabia Moussaoui, du directeur du Musée national Ahmed-Zabana à savoir Salah Amokrane, le directeur de l'Ecole régionale des beaux-arts (Mekki Abderrahmane). Pour le moment, le ton est donné à l'organisation de sa grande exposition. D'ailleurs, deux expositions seront abritées par le Musée des arts modernes d'Oran lors de son coup d'envoi. La première est un hommage à rendre aux anciens peintres comme Bachir Yelles, M'hamed Issiakhem, Abdelhalim Hemch, Guermaz Abdelkader et Benantar Abdallah. La deuxième sera dédiée à l'art contemporain de l'Ouest algérien avec la participation d'artistes plasticiens de différentes régions de l'Oranie dont Zoubir Hellel, Mekki, Hachemi Amer et Khadidja Seddiki. La construction de la bâtisse remonte à l'année 1922. Tel que conçu par les promoteurs du projet, le bâtiment, est situé sur l'avenue Larbi-Ben M'hidi à Oran. Il s'élève autour d'un atrium et évolue sur sept niveaux, composés d'un sous-sol pour la conservation des objets du musée, d'un rez-de-chaussée avec atelier pour enfants, exposition permanente, cafétéria et boutiques, de trois étages réservés à l'exposition temporaire et d'un 4ème étage pour la bibliothèque et l'administration ainsi qu'une terrasse accessible. Le-rez-de-chaussée du musée, une fois ouvert au public, constituera un lieu d'échanges et de passage propice à la découverte. Il invite les visiteurs à monter aux étages dédiés aux accrochages. Le rez-de-chaussée est accessible à partir de la rue des Aurès, ex-La Bastille. Il est consacré aux réserves et aux espaces de restauration des oeuvres d'une collection en cours d'acquisition. Les expositions permanentes seront organisées du second niveau au 4e avec un double volume dédié aux oeuvres de grande dimension. La terrasse végétalisée est aménagée de manière à accueillir le public, avec des perspectives sur le grand volume intérieur ainsi qu'une vue panoramique sur la baie d'Oran. Né le 30 novembre 1941 à Mers El Hadjadj (ex-Port aux Poules), localité située dans l'entrée est d'Oran en venant de la wilaya de Mostaganem, l'artiste Denis Martinez sera l'invité de taille devant marquer le coup d'envoi officiel du Musée d'art moderne d'Oran. Denis Martinez a commencé à dessiner dès son enfance. Il n'a rien laissé au hasard dans ses oeuvres en dessinant les paysages et les scènes de la campagne oranaise. De 1957 à l'indépendance, l'artiste a vécu à Blida, localité dans laquelle son père exerçait le métier de facteur. Il a suivi l'enseignement de l'Ecole des beaux-arts d'Alger et de Paris. À partir de 1963, il devient professeur aux Beaux-Arts d'Alger. Son enseignement exercera une influence durable sur plusieurs générations d'artistes. Il a participé à l'exposition des peintres algériens organisée en 1963 à Alger célébrant les fêtes du 1er Novembre préfacée par Jean Sénac, en 1964 à celle qui est présentée à Paris au Musée des arts décoratifs, puis à la plupart des expositions collectives de peinture algérienne en Algérie et à l'étranger. Il présente en 1964 sa première exposition personnelle à Alger, préfacée par Jean Sénac. Avec Choukri Mesli, Denis Martinez est fondateur du Groupe Aouchem (Tatouages). Denis Martinez l'invité de marque Ce groupe a exposé ses oeuvres durant les années 1967, 1968 et 1971, rassemblant une dizaine d'artistes, peintres et poètes. Sur le plan idéologique, il s'opposait aux dessins estimés démagogiques que présente la galerie officielle de l'Union nationale des arts plastiques, fondée en 1963 mais dont la plupart des peintres actifs ont été exclus. Dans son manifeste d'alors, Aouchem a souligné: «Aouchem est né il y a des millénaires, sur les parois d'une grotte du Tassili. Il a poursuivi son existence jusqu'à nos jours, tantôt secrètement, tantôt ouvertement, en fonction des fluctuations de l'Histoire». «Nous entendons montrer que, toujours magique, le signe est plus fort que les bombes», déclare leur manifeste. En dépit des violences, certaines traditions plastiques ont pu se contenir dans les gestes qui façonnent et portraiturent l'argile, brodent la laine, ornent les murs, estampent le bois ou le métal. Tel a été le credo des immortalités que le Groupe Aouchem veut s'accouder. Denis Martinez a été honoré en 1975 il reçoit le Grand Prix de peinture de la ville d'Alger. En 1973 et 1976 il participe à la réalisation de deux peintures murales collectives pour le village de Maâmora dans la ville de Saïda et pour les travailleurs du port d'Alger. Un flash-back de sa peinture est présenté au Mama d'Alger en 1985. Il crée en 1986 une fontaine-monument en céramique à Blida et organise de 1986 à 1992 avec ses étudiants des interventions ou actions, à Blida, à la base pétrolière d'In Amenas et en Kabylie. En 1994, après l'assassinat de Tahar Djaout et de nombreux intellectuels algériens, Denis Martinez quitte l'Algérie et enseigne de 1995 à 2006 à l'Ecole supérieure d'art d'Aix en Provence. En 1998, il a participé aux rencontres itinérantes comme Peintres du signe, Fête de l'Humanité, la Courneuve. En 2000 et 2001, il crée les éléments et la mise en scène d'une procession de sept Aghanjas pour la Paix à Forcalquier et Loriol. En 2002, il réalise une performance en plusieurs lieux, Fenêtre du vent séquences, Timimoun, Ecole des beaux-arts d'Alger, Maison de la Poésie Saint Martin d'Hères, Clos Maria (Aix-en-Provence), La Bérangère à Drome,), La Robin, Lombez Gers, Association culturelle berbère à Paris. Participant en 2003 à l'exposition Le XXe siècle dans l'art algérien, Château Borély, Marseille, Orangerie du Sénat, Paris, il expose à Pau, Désorientalisme au Musée des beaux-arts et Dessins sur le sable et sur les murs, à l'Ecole supérieure des arts et de la communication, ainsi qu'à Marseille. Denis Martinez a publié plusieurs plaquettes de poèmes, et illustré de nombreux recueils de poèmes ainsi que des ouvrages autour de Jean Sénac.