Le siège du RND Le rendez-vous du 4 mai prochain sera le début d'une réelle décantation qui va redistribuer les cartes politiques. «Qui veut aller loin ménage sa monture.» Le Rassemblement national démocratique (RND) a fait sien cet adage populaire et l'exprime bien à l'occasion de ces élections législatives. A l'approche de ce rendez-vous électoral, le RND croit réellement en son étoile. Pour les observateurs avertis, le travail de fourmi qu'a effectué Ahmed Ouyahia depuis deux ans est révélateur des ambitions de ce parti.. En attendant, le terrain rien que le terrain. Le patron du RND, Ahmed Ouyahia accomplit un travail remarquable de pédagogie politique sur le terrain. Chaque samedi, il effectue une sortie sur le terrain pour sensibiliser, expliquer et mobiliser ses militants de base. Un vrai travail de pédagogie politique dont souffrent les autres formations. Le RND est l'un des rares partis politiques qui expose réellement son programme. Un vrai programme d'un parti politique indépendant avec des propositions de sortie de crise viables. A l'exception du RCD, on ne relève pas pareille démarche. Les deux partis seraient-ils alors condamnés à l'avenir de faire du chemin ensemble et taire leurs divergences? La politique étant l'art du possible, rien n'est exclu, encore faut-il gagner la sympathie des lecteurs durant le prochain scrutin. Pour ce faire, le RND prend déjà des engagements. Il a indiqué que ses candidats aux élections législatives du 4 mai prochain s'engagent notamment à plaider pour le renforcement de la lutte contre la corruption et contre toute sorte de fraude. Thème d'une brûlante actualité de même que la gouvernance économique où le parti de Ouyahia promet que ses parlementaires «oeuvreront» au renforcement de la lutte contre la corruption, au renforcement de la lutte contre les fraudes fiscales, commerciales et douanières, y compris avec la réalisation d'un consensus national contre ces fléaux et à la réforme du système bancaire et financier, et le développement de la finance islamique». Dans une note explicative de son programme électoral, publié sur son site Internet, le RND annonce la couleur et place haut la barre. Il fait dans ce sens la proposition de «mise en place d'une instance nationale d'orientation en matière d'opportunités d'investissements et de leurs localisations géographiques, pour éviter des saturations de créneaux et des concentrations spatiales excessives». Dans un souci d'efficacité économique, le RND veut libérer les énergies des managers algériens. Aussi a-t-il plaidé dans ce sens, «la réhabilitation de l'autonomie de gestion des entreprises publiques, et à la protection des cadres gestionnaires dans la prise du risque de gestion, pour développer leur compétitivité». Nos parlementaires, ajoute la note du RND, «s'engagent à perpétuer la défense des valeurs de Novembre 1954 comme socle de l'unité de la Nation et de la stabilité de la Patrie et défendre la Constitution et les lois de la République, qui sont l'assise de l'Etat». A cela s'ajoute bien évidemment le soutien inconditionnel au président de la République, «qui incarne l'unité de la Nation et qui est le garant de la Constitution et militer pour la vulgarisation de l'Histoire nationale dans sa profondeur millénaire ainsi que continuer à appuyer le choix de la Réconciliation nationale». Eléments de taille, le RND n'évoque pas le «programme du président de la République». Au plan sécuritaire, le parti a annoncé également, que ses parlementaires s'engagent à «soutenir les efforts de l'ANP et des Forces de sécurité pour la destruction des résidus du terrorisme». Ainsi, à travers les orientaionss du RND, une esquisse du paysage politique, une annonce d'une métamorphose dictée par les exigences nationales et surtout internationales. La situation sécuritaire au Sahel et aux frontières avec l'avancée inexorable de l'organisation terroriste Daesh, les mutations sociales et économiques qui impactent la vie politique dans toute la région, ne seront-elles pas reléguées au second plan lors des prochaines législatives? Les partis politiques étant effrayés par le spectre de l'abstention, il est à craindre en effet, que les préoccupations économiques et la fragilité financière du pays ne seront que des détails.