Depuis trois jours, certains groupes rebelles alliés au groupe terroriste Fateh al Cham, anciennement Al Nosra, branche d'Al Qaïda en Syrie, tentent désespérément de porter la guerre au coeur même de la capitale syrienne, Damas. Décidément, les raids en Syrie de la coalition internationale font plus de dégâts au sein de la population civile que dans les rangs des terroristes de l'Etat islamique. Après l'attaque qui a causé plusieurs dizaines de morts dans une mosquée, au nord du pays, c'était au tour de 33 civils de périr mardi dernier au sein d'une école transformée en centre d'accueil des personnes déplacées, dans les environs de Raqqa. Ces incidents macabres qui tendent à se multiplier en l'espace de quelques jours à peine interviennent alors que le second round des négociations entre la délégation du gouvernement du président Bachar al Assad et celle de l'opposition doit s'ouvrir aujourd'hui même à Genève, sous l'égide de l'ONU qui a confirmé la présence de toutes les parties conviées. En outre, les 68 pays de l'alliance internationale conduite par les Etats-Unis se sont réunis hier à Washington pour faire le point sur la situation actuelle, à la lumière des récents cafouillages qui illustrent toute la problématique de leurs renseignements au sol. Sans oublier que depuis trois jours, certains groupes rebelles alliés au groupe terroriste Fateh al Cham, anciennement Al Nosra, branche d'Al Qaïda en Syrie, tentent désespérément de porter la guerre au coeur même de la capitale syrienne, Damas, avec une offensive lancée depuis des quartiers situés à l'Est de la ville mais distants de moins de 20 km du centre-ville. Fateh al Cham cherche à plonger le pays dans un bain de sang pour faire capoter les négociations aussi bien à Genève qu'à Astana et c'est pourquoi cette organisation financée et armée par certains Etats membres de la coalition internationale multiplie les assauts à la fois dans les alentours de Damas mais également à Hama, à Homs et à Idlib. De la même manière, Daesh qui contrôle encore en partie la ville stratégique de Raqqa dont la localité dAl Mansoura a été ciblée par les raids aériens de la coalition faisant des dizaines de victimes parmi les 50 familles de déplacés de Raqqa, d'Alep et de Homs, multiplie les attentats kamikazes, recourant aux voitures piégées là où ses éléments ne peuvent se faufiler. Ces bombardements meurtriers sont destinés, en principe, à soutenir l'offensive des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde soutenue par la coalition internationale, qui tentent depuis plusieurs semaines de reprendre Raqqa, principal fief en Syrie de l'EI qui doit faire face à plusieurs forces combattantes dont celles de l'armée syrienne appuyée par la Russie. Le président Bachar al Assad a affirmé voici quelques jours que son armée a récupéré quelque 65% des territoires que contrôlait l'Etat islamique à son apogée en 2014. Tandis que la coalition internationale, en butte à des désaccords de stratégie, doit prendre en compte les centaines de civils victimes collatérales de ses bombardements au cours des trois dernières années. Un bilan qui est beaucoup plus lourd que les 220 morts dont elle reconnaît la responsabilité, affirment plusieurs ONG. Au cours des dernières quarante-huit heures, la situation demeure cristallisée autour des affrontements entre Fateh al Cham et les milices islamistes qui l'ont rallié, comme Tahrir al Cham, d'une part, et l'armée syrienne, d'autre part, surtout dans les quartiers de Jobar et Qaboun, à l'Est et au Nord-Est de Damas où on évoque les combats les plus meurtriers depuis deux ans. Ces mêmes groupes terroristes ont déclenché d'autres attaques dans la province de Hama, où ils ont réussi à s'emparer de quelques villages dont la localité stratégique de Sourane, alors que la contre-offensive de l'armée a débuté, avec les premiers bombardements aériens intensifs menés par l'aviation syrienne et russe. A Moscou, l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura qui s'est entretenu avec le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov n' a pas caché son inquiétude devant tous ces développements qui n'augurent rien de positif pour le cinquième round des négociations ouvert aujourd' hui à Genève, tant l'ordre du jour centré sur la «lutte contre le terrorisme, la gouvernance (terme pudique pour la transition politique), la révision de la Constitution, les élections» paraît loin des préoccupations réelles du régime syrien et de l'opposition, sans oublier les calculs des organisations criminelles qui ont détruit le pays.