Il est poursuivi pour appartenance à groupe terroriste et distribution de documents subversifs. Où est donc passé Amari Saïfi, alias Abderrezak El Para? En tout cas, la réponse nous n'avons pas pu l'avoir, hier, au tribunal criminel près la cour d'Alger, devant lequel devait comparaître l'ex-chef du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc). Sur le rôle placardé dans la salle des réunions du bâtonnat, El Para était porté «non détenu». Ce qui, encore une fois, relance le débat sur son statut juridique. Celui qui a alimenté les commentaires de la presse nationale et internationale, continue de susciter un intérêt auprès des médias. Pour preuve, la salle d'audience n°5 était bondée, les familles des prévenus et de la presse nationale, étaient venues en force couvrir «le procès de Abderrezak El Para». Poursuivi au même titre que cinq autres inculpés pour les chefs d'accusation d'appartenance à groupe terroriste et distribution de documents subversifs, El Para n'était pas présent dans le box des accusés. Pourtant, en sa qualité de principal accusé, Saïfi Amari, devait comparaître au même titre que les autres prévenus. Mais sur l'arrêt de renvoi de la chambre d'accusation, daté du 23 mai 2004, c'est-à-dire bien avant son extradition par les autorités libyennes, le 27 octobre de la même année, le terroriste était porté «en fuite». Il est à se demander pourquoi la chambre d'accusation n'a pas actualisé ses données, avant la reprise du procès, qui devait initialement se tenir le 29 mars dernier. Les signes de l'absence de Amari Saïfi parmi ses coaccusés ne faisait donc aucun doute. D'ailleurs, même ses avocats ne s'étaient pas présentés à l'audience. Aussi aucun dispositif sécuritaire exceptionnel n'a été déployé aux alentours du palais de justice Abane Ramdane. Tous les ingrédients d'un report du procès étaient réunis. Déjà quelques minutes avant l'ouverture de l'audience, les avocats des cinq autres prévenus étaient pratiquement sûrs que le procès allait être reporté à la prochaine session criminelle. Ce qui sera annoncé plus tard par la présidente du tribunal, qui avait mentionné au passage, l'absence d'un autre accusé, en l'occurrence Nourani Salaheddine, détenu à la prison de Constantine. Même si la représentante du ministère public affirme que le parquet de la cour d'Alger avait pris attache avec la cour de Constantine, il reste que du côté de la défense, le ton est au scepticisme. D'après Me Boumerdaci, le parquet de Constantine dément avoir reçu une quelconque demande de transfert du détenu. Le procès de Abderrezak El Para qui avait tenu en haleine l'opinion publique nationale et internationale, n'aura finalement pas lieu. Ce terroriste dont la tête a été réclamée par plusieurs pays occidentaux, pour notamment son rôle dans l'enlèvement de 32 touristes (allemands, suisses, néerlandais et autrichiens) en février 2003, dans la wilaya d'Illizi, a aussi à son actif plusieurs opérations terroristes tout aussi spectaculaires, à savoir l'embuscade meurtrière, tendue en janvier 2003, à Theniet El Abed à une patrouille de l'ANP et l'enlèvement du sénateur Bédiar.